XCVI. Infiltration

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Point de vue de Jeen.

Je suis dans ma chambre, adjacente à celle d'Adrian, couché sur le dos, sur mon lit, qui ressemble à s'y méprendre à une vieille paillasse. Je soupire, écoutant le bruit redondant de l'acier venant de la chambre d'Adrian.

Je pense à Nyla.

Qu'est-ce qui me retient de la rejoindre ? Quelques secondes passent où je scrute le vide, sans aucune expression.

Je me redresse d'un seul coup. Mais c'est vrai ça ! Rien ne me retient !

Je me lève, enfile un sweat gris à capuche par dessus mon jogging noir de gardien, avant de sortir en catimini de ma chambre. Je manie ma porte comme du cristal et fais attention à chacun de mes pas, entendant toujours le bruit d'aiguisage dans le couloir.

Mon cœur bat la chamade, comme dans tous ces moments stressants où l'adrénaline prend le dessus, pulsant dans les veines. Je marche à pas de loup et sors enfin du domaine des gardiens, pour me retrouver dans le couloir de pierre sombre, mal éclairé. L'adrénaline de la fuite toujours présente, j'attrape une torche sur le mur glacial. Mes pieds nus rencontrent le sol froid, tandis que je suis le couloir à la lumière apaisante de la flamme.

D'ailleurs, je n'ai pas la moindre idée d'où peut être Nyla...

Malgré tout, elle est l'élue, une source énorme de sable du temps et de pouvoir, un aimant pour nous les gardiens. Bientôt je sens une présence chaude dans mon esprit. je parcours les couloirs me laissant attirer vers cette source de pouvoir enivrante.

Sans m'en rendre compte, je finis par me retrouver devant une grande porte recouverte de velours, derrière laquelle émane la chaleur du sable sacrée dans mon esprit.

Je repose ma torche incandescente sur un port du mur, et pousse délicatement le battant de la lourde porte. Je pénètre tel un voleur dans la somptueuse suite, et j'écarquille les yeux devant la splendeur des lieux. J'explore la pièce et la découvre avec curiosité. après avoir visité la magnifique salle de bain, je rentre dans la dernière pièce, pour terminer ma visite de cambrioleur.

C'est avec étonnement que je me retrouve face à Nyla, qui s'apprêtait à en sortir.

Je l'observe de haut en bas, pendant que mes joues chauffent, avec une vitesse fulgurante, montrant ma gêne.

Ses cheveux mouillés descendent en cascade dans son dos, ses lèvres pulpeuses et rosées sont recouvertes de perles d'eau. Son corps est à peine couvert d'une légère nuisette noir, rehaussée de dentelle sur le bas.

Je me mords la lèvre pour essayer de refluer toutes les idées passionnées qui germent dans mon esprit, sans réel succès. Elle me regarde avec des yeux étonnés, semblant ne rien comprendre à la situation.

Point de vue de Nyla.

Alors que je suis seulement vêtue de ma petite nuisette noire, Jeen vient de surgir, dans une tenue très sportwear, devant moi.

Petit à petit, je réalise la situation et prise de panique, j'éjecte le beau gardien hors de la pièce, refermant la porte en collant mon dos tout contre, la respiration haletante.

Je me laisse glisser contre celle-ci, un genou contre ma poitrine que j'entoure de mes bras, le visage rouge de gêne.

Point de vue de Jeen

Je me retrouve exclu de la pièce, et ne sachant que faire, je me laisse glisser contre la porte pour me retrouver assis en tailleur, le dos contre celle-ci.

Je respire doucement, repensant à ce qu'il vient de se passer. Je penche la tête tout contre le bois, en fermant les yeux.

"- hey... Murmurais-je assez fort pour qu'elle puisse m'entendre."

J'entends sa respiration saccadée derrière la porte.

"- je t'ai fait peur ? Demandais-je."

Une petite voix douce finit par atteindre mes oreilles.

" - non.. Ce... Ce n'est pas ça.

- alors quoi ? Tu ne veux pas me voir ?

- je n'ai pas d'autres pyjama... Je n'avais pas prévu que tu me vois... Comme ça".

Mes joues chauffent, alors qu'un léger sourire se dessine sur mon visage.

" - tu es trop mignonne."

Pas de réponse.

J'entends du bruit, et me demande ce qui se passe derrière moi, sans pour autant bouger. Alors que je me retourne vers la porte, intrigué et toujours en tailleur, celle-ci s'ouvre dans un petit grincement timide.

Nyla apparait, à moitié cachée derrière celle-ci, avec des yeux embuées de gêne. Une de ses longues jambes est visible, ainsi qu'une partie de son buste et sa tête. Elle baisse les yeux sur le sol, les joues rouges, tortillant une mèche de cheveux avec sa main de libre.

"- c'est génant... Souligne-t-elle."

Je me lève doucement et m'approche d'elle en souriant.

"- au contraire, tu es très mignonne."

Elle lève les yeux vers moi et me regarde avancer vers elle sans broncher, les joues toujours aussi rouges. Je meurs d'envie de la prendre dans mes bras et de ne plus jamais la lâcher.

Dans cette tenue elle me parait si fragile et sexy, que mon envie de la prendre et de la protéger ne cesse d'augmenter. J'arrive devant elle, la surplombant d'au moins une tête, écartant la porte doucement pour qu'il n'y ai plus aucun obstacle entre nous.

Je l'attrape doucement par les hanches, pour la rapprocher contre moi.

Elle enfouis sa tête dans mon pull, et je caresse doucement ses cheveux humides. Les gouttes se reflétant sur sa chevelure ressemblant à s'y méprendre à du chocolat.

" - Je ne t'ai pas vu de la journée. Dis-je avec déception.

- Je croulais sous les responsabilités... Merci... Merci d'être venu."

Je relève son petit menton vers moi pour que nous yeux s'affrontent, tandis que je ne peux retirer le sourire gravé à mes lèvres.

Ses petits bras fins s'enroulent autour de ma taille.

" - j'ai froid... Ajoute-t-elle doucement."

J'embrasse son front, passant ma main sur le contour délicat de son visage. Je la soulève sans peine, mes bras passant sous ses fesses pour la soutenir avec aisance contre moi, nos visages maintenant à la même hauteur.

"- ce n'est pas grave... Je vais te réchauffer.

Elle ouvre de grands yeux, tandis que son visage rougit, se couvrant une nouvelle fois de gêne.

Ignorant parfaitement sa réaction, je l'embrasse, pressant mes lèvres contre sa bouche de velours, ses petites mains remontant le long de mon dos pour se poser dans ma nuque, tandis que notre baiser s'éternise, nos langues se rencontrant enfin.

Les Maîtres Du TempsWo Geschichten leben. Entdecke jetzt