LXIV. Visite imprévue

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Après quelques minutes passées seule à ranger ma nouvelle chambre depuis le départ d'Adrian, quelqu'un toque à ma porte et je m'empresse d'aller ouvrir.

De l'autre côté du mur, attend Pauline, dans les petits habits noirs qu'elle doit porter pour travailler.

Elle parcourt ma chambre des yeux, après m'avoir salué.

"- Ah oui quand même... Ca change de ton ancienne chambre !

- Comme tu le dis. Mais je pense que je vais faire appel à Jess et Jeny pour améliorer un peu tout ça.

- Tu as bien raison. M'accorde-t-elle."

Après que nous ayons parlé quelques minutes, en grignotant des cookies que Pauline avait amené, assises sur mon lit, mon amie reçoit un appel sur son téléphone de travail.

J'écoute en silence les brides de conversation.

"- allô ?

- ...

- Ah oui, c'est toi ! Reconnait-elle enfin après quelques secondes. Qu'est-ce qui se passe ?

-...

- à la porte principale ?

-...

- D'accord.

-...

- Oui, tout de suite.

-...

- Sans soucis. Merci d'avoir appelé, on se voit plus tard. Salue-t-elle avec sympathie."

Et elle racroche, avant de glisser le petit téléphone métallique dans la poche kangourou de son tablier noir.

"- C'était qui ? Questionné-je enfin.

- Le majordome des Dimena.

- Qu'est ce qu'il voulait ? Sans vouloir être indiscrète...

- Il m'appelait pour savoir si j'étais avec toi et si c'était le cas, de te dire qu'il y avait quelqu'un pour toi à l'entrée principale.

- Vraiment ? M'étonné-je."

Je sursaute de surprise, quelqu'un pour moi ?

Pauline quitte ma chambre, après m'avoir brièvement salué pour retourner travailler. Je me retrouve seule dans cette pièce aussi triste qu'une prison.

Mais qu'est ce que j'attends moi ?

Quelqu'un patiente à la porte et moi je déprime sur la couleur peu chaleureuse de mes nouveaux murs ?

Je lève les yeux au ciel en signe d'auto-désespoire.

Puis j'attrape mes chaussures et pars en courant dans les couloirs, après avoir claqué la porte derrière moi.

De nombreux gardiens se retournent sur mon passage, me détaillant des pieds à la tête, dans ma course folle.

Évidemment à part chez les serviteurs, les femmes sont rares chez gardiens, voir inexistantes d'ailleurs.

Est-ce que je représente le statut feminin à moi toute seule dans cette partie ?

Mieux vaut ne pas penser à ça maintenant.

Je laisse mes pieds rencontrer la moquette noire des couloirs, qui amorti mes mouvements amples et rapides.

Je sors de la partie des gardiens, pour m'engouffrer dans la partie centrale des maîtres, en quatrième vitesse.

Les Maîtres Du TempsUnde poveștirile trăiesc. Descoperă acum