Les Maîtres Du Temps

XLVII. Jeen

J'émerge au petit matin avec un mal de tête horrible. Quelqu'un passe sa main dans mes cheveux pour me réveiller.

J'ouvre les yeux pour me retrouver nez à nez avec Jeen, sur qui je suis couchée. Ses cheveux verts attirent vraiment mon intention, alors que ma vue est encore floue.

" - Bien dormi ? Me demande-t-il. "

Sans répondre, je passe ma main dans ses cheveux et joue avec ses mèches vertes.
C'est très génant de faire ça à quelqu'un qu'on connait à peine, mais j'en ai envie. Ma raison est sûrement encore dans mon verre de bière de la veille, tant pis.

" - Tu aimes mes cheveux ?

- oui j'aime bien, ils sont doux... J'ai un de ces mal de tête...

- Les joies de la gueule de bois. Assure-t-il avec un sourire et un haussement de sourcil.

- ça t'arrive souvent ? Tu es un fétard ?

- Il faut croire. Tu sais, on est un peu des durs à cuir cher les gardiens, alors je ne suis pas forcément un bon gars."

Je regarde autour de nous, oubliant de répondre à cette phrase que je juge sans importance. La clairière est envahie de corps endormis.

" - nous avons tous dormi ici ? Lui demandé-je.

- L'alcool brouille les sens. Retrouver son chemin dans la sombre forêt devient alors vite impossible après quelques verres, nous avons donc l'habitude de rester dans la clairière jusqu'au matin."

Je remarque Adrian dans la clairière, écroulé sur le dos à quelques mètres de l'arbre.

Alors c'est donc ça, sa vie de gardien ?

Il ne m'a d'ailleurs pas été d'une grande aide hier... Mais je ne lui en veux pas, le moins du monde, je suis forte et c'était à moi seule de me protéger.

Je suis quand même fière de ma victoire de la veille, bien que me rappeler de l'état de rage incontrolable dans lequel j'étais, me file des frissons.

Je commence à me lever, mais je grimace de douleur au moindre de mes mouvements. Mon corps est loin d'avoir récupéré des chocs de mon dernier combat.

" - j'ai dormi sur toi toute la nuit ? Surprise de dormir sur les gens sans plus de consternation.

- oui...

- je suis vraiment désolé.

- Ne t'en fais pas ton corps léger m'a tenu chaud. Vu ton état, mieux valait qu'on reste tous les deux.

- Merci... Est le seul qui me vient sur le moment pour répondre. "

Jeen se relève et me tire par le bras pour me mettre complètement debout. Je serre les dents quand mon dos proteste contre l'idée de bouger.

" - nous sommes les premiers réveillés. Remarque mon compagnon.

- Je n'arriverais pas à marcher jusqu'au château, laisse moi là contre l'arbre, je vais attendre de me remettre en état.

- mais bien sûr... Dit-il septique. "

Il m'attrape sous le genoux et me soulève pour me prendre dans ses bras comme une princesse.

D'ailleurs d'où vient cette expression, "comme une princesse" ? Elles ne savent pas marcher ? Est-ce que leur seul but est de se faire sauver, puis porter par un prince brushingué en collant ?

Mon estime des princesses baisse nettement... Je pense que je vais arrêter d'utiliser cette expression qui dévalorise les femmes !

Bon je me suis un peu emportée, revenons-en à la réalité.