Les Maîtres Du Temps

LXXII. Apprendre à décompresser

Point de vue de Nyla.

Je regarde la grande forêt qui s'étend après le parc du château, tout en repensant à ma dernière rencontre avec Stéphanie, qui a laissé quelques marques sur mon corps.

"- hey..."

Je me retourne, voyant qu'en réalité je ne suis pas seule. Jeen est  accoudé à l'encadrement de la grande porte. Je le regarde en silence. Ses cheveux verts s'agitent avec la brise qui passe, son corps est vêtu d'un jogging et d'un débardeur noir, soulignant sa carrure svelte et agile. Ses yeux noisettes me fixent en retour.

Bon j'admets qu'il a du charme, mais jamais je ne l'avouerais. J'ai bien trop d'honneur.

"- Hey... Répondis-je finalement."

Je me retourne, l'ignorant presque, pour m'asseoir sur les escaliers en pierre.

À mon grand étonnement, il s'assoit à mes côtés, sans un mot. Après quelques secondes, il tourne la tête vers moi. Ses yeux descendent vers mes jambes nues, couvertes de quelques hématomes.

"- Comment tu as fait pour te faire des hématomes pareil ?"

Je soupire et tourne la tête vers lui en souriant, il faut croire que je n'arriverais pas à l'ignorer.

"- Si tu veux mon avis, je te déconseille de te battre avec une fille qui porte des talons aiguilles."

Il rit face à ma phrase inattendue. Son rire est léger et agréable.

" - Merci du conseil, mais de toute façon je me bats rarement contre des filles.

- Et pourquoi cela ? Elle sont trop faibles, ou tu es un parfait gentleman ?"

Je le regarde avec un air de défi.

" - Pour commencer parce qu'il n'y a pas trop de filles au château. Rétorque-t-il, visant juste.

- Mais au lycée ?

- le lycée est une autre affaire."

Il s'approche de moi avec un regard diabolique.

"- Tu sais j'ai plus l'habitude de coucher avec les filles plutôt que de me battre avec... Avoue-t-il avec une sourire carnassier."

Je l'attrape par le col et lui rend son sourire malsain.

"- Je préfère mille fois me battre que de coucher avec toi.

 - C'est que tu ne dois jamais coucher avec personne, si tu te bats si souvent. Ironise-t-il."

Je le repousse sans ménagement quelques mètres plus loin, et me lève, avant de lui jeter un regard glacial.

" - Ne parle pas de ce que tu ne connais pas. Maintenant va te taper une pute si l'envie t'en dit, mais ne juge pas ma vie. Annonçais-je d'un ton sans appel."

Et je tourne les talons, pour le laisser seul à méditer sur mes dernières paroles, légèrement énervée par sa remarque.

Point de vue de Jeen.

Elle vient de partir.

Ses mots glacials tournent en boucle dans mon esprits.

" ne parle pas de ce que tu ne connais pas. Maintenant va te taper une pute si l'envie t'en dit, mais ne juge pas ma vie."

J'ai peut-être touché un point sensible et j'admets que je suis allé une peu loin... Mais son discours était si rude,rare sont les gens qui me parlent sur ce ton. Ses mots ont eu un effet tranchant sur moi. Bien que je peine à accepter qu'elle est pu m'atteindre.