XCIII. Arrivée à Venise

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Après que le voyage soit passé sans encombre et sans qu'Adrian ne remarque rien, nous découvrîmes avec joie la beauté de Venise. Malheureusement, notre plaisir de découvrir cette incroyable ville fut de courte durée, car une voiture vint nous prendre, puis un bateau et nous arrivâmes finalement dans un incroyable château, siège de la communauté.

Nous fûmes répartis dans les chambres à l'étage du château.

Je suis actuellement entrain de suivre un majordome plutôt jeune, aussi suivi par tous mes compagnons, qui a pour mission de nous répartir dans nos chambres, déjà attribuées.

Nous traversons des couloirs en pierre sombre, éclairés par une lumière peu puissante, si bien que notre peu chaleureux guide se trimbale avec une torche à la main.

Ici, tout parait plus rudimentaire, semblant avoir oublié d'évoluer avec les époques. Ainsi, je me déplace avec la désagréable impression d'avoir fait un saut dans le passé, me retrouvant en plein règne du Roi soleil.

Revenons-en au présent, car notre majordome vient de s'arrêter devant une grande porte en bois, entourée de fer forgé.
Il ne perd pas de temps et ouvre celle-ci, dans un grincement des plus sinistre. Elle donne sur un petit couloir, donnant lui-même sur de petites chambres peu accueillantes.

"- Tous les gardiens logeront ici, dit-il simplement."

- on aurait quand même pu être mieux reçus... Dis-je pour moi-même, marmonnant dans ma barbe."

Le jeune guide se retourne d'un coup sec vers moi, me lançant un regard des plus glaciales, de ses yeux de la couleur de l'acier, gris tranchant. J'avale ma salive devant la froideur qu'il dégage, sans broncher, tandis que mes gardiens partent s'installer dans leurs très modestes quartiers.

Avec un visage fermé, je m'apprête à rentrer à mon tour, suivie de Pauline, mais un bras sans appel me barre la route, à l'étonnement de tous.

Le majordome encore une fois, son visage d'une beauté glaciale ne se trouve qu'a quelques centimètres du mien, et je peux observer avec étonnement la dureté de ses expressions faciales.

"- Pas vous.

- Comment ça, pas nous ? Demandais-je surprise.

- Vous ne croyez quand même pas que le grand maître du temps et sa servante vont dormir ici."

Il dit le mot servante avec dédain, et cette situation, comme sa façon de se comporter, ne me plaît guère.

Je grince des dents et me contente de l'assassiner du regard.

"- à quoi sert d'avoir des gardiens s'ils ne sont pas au près de moi ?

- Les ordres sont les ordres, vous n'avez pas votre mot à dire. Contra-t-il fermement."

Je quitte avec désespoir mes protecteurs, pour suivre cet infâme personnage. Nous arrivons devant une magnifique porte couverte de velours, avec une petite porte attenante quelques mètres plus loin.

Il se retourne sans plus de tact pour montrer à Pauline la petite porte, lui expliquant qu'elle logera là et qu'elle devra être devant ma chambre tous les matins à huit heure et qu'il reviendrait plus tard dans la journée pour lui donner d'autres informations.

Je finis donc par me retrouver seule avec ce majordome, dont je ne connais toujours pas le nom. Nous nous fixons et je remarque maintenant qu'il est beaucoup plus grand que moi. Je profite de ce silence pour l'observer minutieusement.

Il est fin et grand, enserré dans un costume de majordome noir et blanc avec un discret liserait bleu sur le col, montrant sûrement l'importance de son rang dans la hiérarchie des serviteurs.
Ses cheveux sont noirs et très fins, retombant discrètement sur ses yeux d'acier.
Il a des lèvres fines et très pâles, tout autant que sa peau, qui ne présente aucun imperfection, semblable à du nacre.

Les Maîtres Du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant