Les Maîtres Du Temps

XLII. Réconfort

Je me retourne le visage rempli de larmes.

Jak me caresse l'épaule, je le regarde avec des yeux tristes. Il s'assoit derrière moi et m'enserre de ses bras.

"- Jak..."

Il pose sa tête dans mon cou.

Je me retourne et m'effondre dans ses bras, plongeant ma tête dans son torse.

Mes doigts s'accrochent à son t-shirt, pendant que j'innonde le tissus avec mes larmes. Je tombe litéralement en pleure dans ses bras, alors qu'il m'entoure de son réconfort.

Il lève mon menton et me caresse la joue.

" - Je n'aime pas te voir comme ça... Dit-il tout bas."

Je le regarde avec les yeux bouffis, toujours collée dans son étreinte chaleureuse et réconfortante.

La nuit est maintenant tombée, je commence à trembler de froid et je ne suis pas en bel état. Juste vétue d'une combinaison noir, le genou ensanglanté.

" - Aller viens je vais m'occuper de toi..."

Il passe un bras sous mes jambes alors que l'autre me soutient dans le milieu du dos, et me soulève comme une princesse.

Je ne tente même pas de résister, ma combativité s'en est allée, remplacée par un néant de tristesse.

Je reste muette et me tiens à son épaule, pendant qu'il marche en direction de la partie Ouest.

Point de vue de Jak

Je marche soutenant la jeune maître du temps effondrée dans mes bras, elle qui est d'habitude si forte et inaccessible, inébranlable comme une muraille... Là, sur le moment, elle me parrait si frêle et fragile.

Nyla enfouit son visage dans mon torse, restant sans voix, le visage rempli de tristesse et d'épuisement.

Je vais m'occuper de toi ne t'en fais pas.

Je la regarde, son visage fin et élégant est cerclé par les larmes, ses joues sont légèrement rosées. Ses cheveux en bataille se balancent au rythme de mes pas.

Elle est si craquante et fragile, que je pourrais fondre en un rien de temps.

Aujourd'hui elle n'est pas avec son gardien, ni avec son (faux) petit ami... Aujourd'hui elle est dans mes bras.

Elle me fait confiance, me laisse la guider, sa tunique en lambeau découvrant une de ses jambes.

Je relève la tête pour me concentrer sur le château, sentant la chaleur me picoter les joues.

Je passe la porte Ouest et rejoints mes appartements, toujours avec la princesse déchue dans les bras.

Et moi qui suis-je dans cette histoire ?

...

L'aide involontaire du bal ?

Le garçon ténébreux ?

L'ami mélomane ?

Le chevalier délaissé ?

Je ne saurais jamais comment elle me vois...

Je pousse la porte de mon salon avec le pied, pour rentrer dans la petite pièce aux tons olives et blancs.

Je la dépose sur le petit canapé de velour, d'où elle nous regardait jouer de la musique autrefois.

Elle ouvre les yeux et me fixe sans dire un mot.

Ne me regarde pas comme ça, où tu prendras mon coeur et je ne le verrais plus jamais.