XXV. La forêt

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Adrian revient dans la voiture, après mon appel, les bras chargés de toute sortes de choses. Je peux distinguer deux grosses couvertures, différentes sortes de nourriture et un chargeur de téléphone.

Adrian - c'est parti on reprend la route !

Nyla - il est déjà 21 heure et la nuit a commencé à tomber. Nous ne pourrons pas conduire très longtemps.

Adrian - je conduis encore une heure si possible et on s'arrête.

Nyla - d'accord.

La route se fait calmement, nous débattons sur plusieurs sujets, qui reviennent la plupart du temps sur la communauté des gardiens.

Nyla - que risquons-nous après avoir pris la fuite comme ça ?

Adrian - rien de bon j'en ai peur... nous verrons bien en rentrant en France.

Il commence à faire vraiment noir et Adrian décide enfin de s'arrêter.

En pleine forêt. La nuit.

Nyla - c'est une blague ?

Adrian - quoi ?

Je regarde autour de moi l'ambiance lugubre que renvoie la forêt. J'aime la forêt, vraiment, mais tout le monde sait que la forêt est aussi acceuillante le jour, qu'elle est terrifiante la nuit.

Résumons si vous le voulez bien. Je dois passer la nuit en pleine forêt, en Grèce, dans une décapotable, avec un homme.

Jésus, marie, joseph ! Je ne passerais pas la nuit ! Je dramatise à peine.

Un frissons passe dans mon échine et secoue tout mon corps.

Nyla - il faut être fou pour s'arrêter dormir en pleine forêt !

Adrian s'étire nonchalamment, faisant jouer ses muscles d'épaules et de bras.

Adrian - tu dramatises. Et puis je suis trop fatigué pour conduire de nouveau.

Il appuye sur un bouton et le toit se rabat doucement sur la décapotable.

J'attrape une des deux couvertures et jette un regard accusateur à Adrian.

Nyla - pour la peine je prends la banquette arrière !

Je passe avec agilité par dessus les sièges, pour m'allonger sur la banquette arrière. Je jette la converture d'un mouvement ample sur mon corps et me roule en position foetale, pour garder le plus de chaleur possible.

Après un long moment à changer de position sans amélioration et à chercher un sommeil sans résultat, mangée par le froid, je tombe dans un léger sommeil instable.

Une montagne, immense, elle m'appelle, du sable brillant comme l'or pur m'entoure petit à petit. Je regarde mes main, maintenant recouvertes. Les visages que je n'arrive pas à distinguer tournent autour de moi. Je commence à courir vers cette montagne, sans pouvoir l'atteindre. Mes mains, ainsi que tout mon corps est secoué par un froid ardent, le sable sur mes mains se transforme et devient vite rouge et collant.
Du sang.

J'ouvre les yeux et me redresse d'un seul coup, ma respiration est forte et je n'arrive pas à me calmer. Le froid mortelle continue de se rependre dans mon corps, attaquant mes muscles.

Je serres la couverture contre mon torse, des larmes silencieuses coulent sur mes joues. J'avais l'impression d'y être quelle sensation insupportable.

Mon corps tremble et mes dents claquent à cause du froid que je n'arrive pas à stopper.

Adrian - Nyla ça va ?

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