LXXXI. Une douche collective ?

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Je vois la haine passer dans ses yeux, si bien que, devant tous les autres gardiens, je me vois faire cinq pompes, les joues rouges, mais toujours pleine de fierté.

Peut-être que je suis entrain de faire des pompes, mais je suis toujours là, parmi les gardiens !

Petite victoire personnelle !

Je pourrais presque sentir ma conscience ouvrir une bouteille de champagne, mais je préfère me reconcentrer sur le moment présent.

Après sa petite examination, l'entraineur nous demande de nous mettre par paire et de commencer à courir côte côte, pour nous échauffer.

Je me retrouve donc à trottiner aux côtés de Paul, qui malgré son corps peu musclé, semble se débrouiller plutôt bien en athlétisme.
Nous échangeons quelques paroles discrètes, au milieu de nos souffles puissants sous l'effort.

"- Je suis... Vraiment ... Désolé. Dit-il avec la voix entrecoupée par son souffle.

- Pour ... ?

- Pour ce ... Matin.

- Tu es... Pardonné.

- Je ne voulais... Pas t'embrasser... encore moins devant... Maël.

- Tu n'y es... Pour ... Rien.

- ça faisait longtemps... Que je n'avais pas... embrassé... une fille."

Je lui jette un regard amusé et continue de souffler sous l'effort.

" - C'était... Comment ? Sans vouloir... te mettre... Mal à l'aise. Demandais-je."

Ses joues deviennent légèrement rouges, et il regarde ses pieds tout en courant.

" - Et bien ce n'était... vraiment pas... Désagréable...

Je ne peux m'empêcher de rire devant sa petite réponse, car c'est vrai que malgré que c'était involontaire, c'était loin d'être désagréable.

Mais c'était la première fois que j'embrassais un homosexuel, et j'avais peur que contrairement à moi, il soit dégouté.

En faite non, c'est la deuxième fois que j'embrasse Paul si je me souviens bien...

Mais tout cela pour dire que, le fait que Paul est lui aussi aimé, même si ce n'était pas voulu, me rassure.

Nous nous arrêtons, essouflés, devant l'entraineur, qui ne tarde pas à nous montrer du doigt, Paul et moi.

On ne lui a jamais dit que pointer les gens du doigt, c'est mal-élevé ?

Je sens qu'il ne va pas me lâcher.

"- Vous deux ! Depuis quand, j'autorise la parole pendant la course? Pour la peine, deux tours de plus pour vous, espêce d'incapables."

J'échange un regard exédé avec Paul, me remettant à courir avec celui-ci.

Me demandant au même instant, combien d'insultes ce tyran, allait-il trouver à mon égard.

Les cours se finissent enfin, après quelques heures d'activités intenses.

Le coach nous libère, et me fixe discrètement, avec un sourire en coin, avant de crier...

' - Maintenant tout le monde, au vestiaire, tout le monde passe à la douche !"

Je blémis... Non... si ?

Nous nous dirigeons tous vers les vestiaires, tandis que mon cerveau tourne à trois cent à l'heure.

Résumons la situation... Je vais me retrouver avec une vingtaine de garçons nus... à devoir prendre ma douche... Et me changer...

Les Maîtres Du TempsWo Geschichten leben. Entdecke jetzt