XCV. Début de réconciliation

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C'est ainsi que j'ai eu l'honneur de rencontrer le suprême et la reine des lieux. Dignes des Hauts Dirigeants qu'on attend qu'ils soient, ils possèdent des caractères forts et inflexibles, à la hauteur de leur pouvoir.

Ils m'ont accueillis, et sans plus de bavardages m'ont invité au bal de demain, où je pourrais rencontrer tous les seigneurs des autres annexes, ainsi que de nombreux maîtres du temps inactifs.

La nuit commence à poindre alors que je suis mon majordome jusqu'à ma chambre, me demandant où sont mes gardiens à l'heure qui l'est. Nous avons été séparé à notre arrivée et leur absence commence à se faire sentir, il est vrai que je ne pensais pas devoir crouler sous le devoir et les responsabilités, dues à mon rang et à mon nom.

J'arrive enfin devant mes appartements, où Lewis me quitte, me promettant d'être là dès l'aube demain matin. Je rentre dans ma suite, épuisée par cette journée harassante.

Alors que je m'assois sur un des petits canapés, les pieds sur la table, abat les bonnes manières, mon téléphone vibre dans ma poche arrière. Alors que le nom de Marie-Lise s'affiche sur le petit écran, je m'empresse de répondre.

"- Allô ? Commençais-je.

- Oui, c'est moi. Comment se passe ton voyage en Italie ?

- Pas comme je l'avais prévu.

- Vraiment ?

- Oui, je n'ai pas pu découvrir Venise, et à peine arrivée j'ai été séparée de mes compagnons, et j'ai croulé sous les responsabilités.

- Tu as rencontré les Hauts Dirigeants ?

- oui, je crois qu'ils m'aiment bien... Enfin ce n'est que pure supposition.

- très bien, mieux vaut les avoir dans ta poche, car tu risques d'avoir de nombreux ennemis dans ce château.

- Mon majordome m'a dit la même chose... Qu'entendez-vous par là ?

- Tu es un peu le joyau du moment, et tu attires toutes les jalousies, nombre de maîtres du temps inactifs sont présents et donneraient beaucoup pour redevenir actifs, et tu sais aussi que les pouvoirs de l'élu sont convoités."

J'hausse les épaules, démontrant mon indifférence.

"- Qu'ai-je à craindre, repris-je, le sablier est enterré sous le mont Olympe.

- Ton oncle m'appelle je dois te laisser, reste sur tes gardes. Bisous."

Elle a raccroché.

Je laisse tombé mon téléphone mollement sur le canapé à côté de moi, avant de fermer les yeux et de laisser tomber ma tête en arrière sur le dossier. Je pousse un long soupire avant de décider de parler à Adrian.

Le cœur plein d'hésitations, je me plonge dans mon esprit.

Point de vue d'Adrian.

Je suis dans ma petite chambre sinistre, assis sur le rebord de ma fenêtre.

Je fixe la nuit étoilée qui s'abat doucement sur l'Italie, plongé dans un lourd silence de réflexion, seulement troublé par le bruit de la pierre contre l'acier, dans un bruit répétitif, presque apaisant.

Une pierre à aiguiser dans une main, je frotte dans un geste automate ma lame, tandis que mes pensées errent dans la nuit noire.

" - Adrian... Résonne la petite voix de mon maître dans mon esprit."

Je me crispe, sentant maintenant la douce présence mielleuse de Nyla en moi. Je me mure dans un profond silence, ne pensant plus à rien, me concentrant seulement sur le bruit de ma l'acier contre ma pierre.

"- je sais que tu m'entends, reprend-elle. Je le sens. Tu ne peux pas l'empêcher. Je parle dans ton esprit. Si tu n'es pas capable de me répondre, alors écoute moi, c'est tout."

Je fixe le paysage que m'offre ma petite fenêtre, à l'écoute, bercé par la voix rassurante de mon maître... Je me sens bien avec sa présence, même si je n'oserais jamais l'admettre.

"- Adrian, pourquoi on ne se parle plus ? Écoute, tu m'as blessée, je me sens salie, mais tant pis.
Si moi je t'ai blessé excuse-moi, comme tu l'as dit, tu es un homme, alors si l'envie t'en dit de coucher avec toutes les filles que tu croises, très bien. Mais moi aussi, je suis comme je suis, alors laisse-moi être moi-même et faire ce que je veux, avec qui je veux.
Mais plus que tout, j'ai besoin de toi, avec tous ces gens qui vont me vouloir du mal... J'ai besoin d'un gardien, j'ai besoin de "mon" gardien, en outre, j'ai besoin de toi.
Me protègeras-tu jusqu'au bout, comme nous nous le sommes jurés ?"

Une larme chaude coule sur ma joue. Je l'essuie d'un revers de manche, tandis que sa présence apaisante dans mon esprit, se dissipe peu à peu.

" - oui... Je te protègerais quoi qu'il en coûte. Pardon... Je suis si désolé. Murmurais-je presque pour moi-même en parlant à la nuit."

Seul, laissant mon égo de côté, des larmes silencieuses glissent sur ma peau, laissant des traces humides sur mes joues. Je fixe la nuit silencieuse, plus aucun bruit, je ne bouge plus, même le bruit l'acier dans mes mains c'est éteint.

Point de vue de Nyla.

Le cœur vidé, je pousse un long soupire.

Je me relève de mon canapé, avant de m'offrir une longue douche dans la somptueuse baignoire. Après ce moment de bonheur, je sors dégoulinante d'eau, avant de m'enrouler dans une grande serviette de bain, mes cheveux mouillés provoquant de nombreux frissons dans mon dos.

Je quitte la salle de bain pour aller dans ma salle "d'habillage", où ma grosse malle attend patiemment d'être ouverte, ce que je ne tarde pas à faire, partant à la recherche d'un pyjama.

Au lieu de trouver un bon pyjama des plus agréable, je ne trouve que des nuisettes, plus sexys les unes que les autres.

C'est une blague ? Je lève les yeux au ciel, me maudissant moi même.

Comment ai-je pu être aussi débile pour ne pas vérifier ma valise ? Quand je pense que je vouais une confiance aveugle dans mes couturières, voilà où j'en suis...

Je finis par opter pour une nuisette plutôt simple, toute noire dans un tissus très léger et délicat. Avec de fines bretelles, elle se termine à peine au milieu des cuisses, se finissant par de la dentelle fine, le tissus presque transparent dévoilant savamment mes formes.

Je me regarde consternée dans le miroir, mettant une main gênée devant mon visage. Non ça ne va pas du tout, cette tenue est bien trop sexy pour moi !

Je soupire, résignée, et décide d'aller me coucher comme ça, car de toute façon personne ne me verra dans cette tenue.

Alors que je fais volte-face pour partir rejoindre mon lit et les bras de Morphée par la même occasion, je me retrouve nez à nez avec un torse, masculin.

Je déglutis.

Jeen se tient devant moi. Dans ma chambre.
Devant moi... Qui suis en nuisette.

Le destin se joue vraiment de moi...

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Petit mot de l'auteur

Le portrait de Jeen n'est qu'un essai alors ne me frappez pas x) !!

Bisous ♡

Les Maîtres Du TempsWhere stories live. Discover now