Chapitre 8 : Monstres

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Je m'excuse par avance de la longueur du chapitre. Les prochains seront plus courts, mais j'ai dû utiliser plus de longueur pour décrire correctement ce chapitre qui m'a fait faire des nuits blanches ! (sans compter les bugs de Wattpad qui ont retardé sa publication !)

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« Tobias, attends-moi ! »

Trop tard. Tobias, dont les poils et les crocs de loups sont déjà de sortie, fonce droit vers la forêt, là où ont retenti les coups de feu. Si les dieux nous ont réellement maudits, l'ex-Alpha et moi, leur colère est particulièrement violente.

« Tobias ! » Je me lance à ses trousses, m'enfonçant à sa suite dans le bois. Mes pieds s'enfoncent dans l'humus forestier. De partout émane une odeur de brûlé. Qu'est-ce qu'il passe, bon sang ? Ma marque me brûle légèrement et je suis obligée de poser ma main sur mon épaule pour apaiser la douleur.

« To-... Merde ! » je m'écrie en m'arrêtant net.

La silhouette de Tobias, qui se déplace désormais à quatre pattes, se fond dans une mêlée composée d'humains et de loups, au cœur de ce qu'était le village de la Meute Tangwakunu. Il n'en reste pas grand-chose : les arbres tout autour sont carbonisés, des flammes consument les petites maisonnettes et- est-ce qu'il s'agit réellement de cadavres, que je vois étendus au sol ?

Ma respiration s'accélère, et je me demande comment je vais faire pour ne pas sombrer dans la panique. Tout à coup, je sens une main m'attraper par le poignet et m'attirer contre l'écorce d'un sapin, dont la cime brûle tel un feu de joie. Plaquée contre l'immense végétal, je sens mes nerfs me lâcher.

« Non ! Lâchez-moi, sinistre chasseur ! Vous ne m'aurez jamais ! Ah !

-Ethel ! Ethel ! Mais calme-toi, à la fin ! » panique une voix féminine.

J'ouvre un œil timidement, ne décelant aucune agressivité dans cette voix, ni dans la poigne qui m'enserre le poignet. J'entrevois le regard profond d'Hécate, qui m'observe avec insistance. Son charmant minois est couvert de suie, mais comme toujours, on dirait qu'elle a traversé ce genre de situation mille fois – ce qui n'ôte pas quelques plis d'anxiété sur son front parfait.

Je réalise qu'elle tient quelque chose dans ses bras : le corps inconscient de Nina. Elle est recouverte de plusieurs filets de sang ; d'ailleurs, plusieurs s'échappent de sa bouche. Elle a mordu, et fort, avant d'être...

« Elle... j'hésite, frissonnant légèrement.

-... est vivante, oui ! réplique Hécate. Elle s'est faite déborder donc je suis venue la tirer de là in extremis. Mais toi ! Tu peux m'expliquer pourquoi tu te tenais en plein milieu de la bataille ? Pourquoi tu es revenue ici ? Où est Tobias ?

-Il a filé au milieu de la mêlée ! j'avoue, la peur se distillant à nouveau dans mon ventre.

-L'imbécile ! grommelle Hécate avant d'écarquiller les yeux. Couche-toi !

-Hein ? »

Sans me demander mon avis, Hécate me précipite de sa force titanesque au sol. Alors que ma joue fait la rencontre des aiguilles de pin, j'entends la balle siffler au-dessus de ma tête, puis se ficher dans l'écorce du sapin. Mon chignon est soufflé par une déflagration. Avec hésitation, je relève la tête, et reste bouche bée face au spectacle. Du sapin nous servant de bouclier, il ne reste plus qu'un bout d'écorce carbonisée.

Wow. Qu'utilisent ces intrus, au juste ? Des kalachnikovs ? De l'argent renforcé à l'uranium ?

« C'est vraiment des chasseurs, ça ? je demande à voix basse, hébétée.

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