Chapitre 22 : Comme des humains

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Ok, Ethel. Doucement. Dou-ce-ment.

Je m'extirpe des draps poussiéreux trouvés par Alma dans lesquels j'ai passé la nuit avec une lenteur d'escargot. Allez, Ethel. Pas de bruit. Pas. De. Bruit.

Je pose un pied sur le parquet miteux du bar, puis deux. Je pousse un souffle avant de repasser en apnée. Avec ma malchance, les loups-garous seraient capables d'entendre ma respiration haletante. Moi, j'entends très bien la leur ; la respiration de soixante-dix loups endormis, aux quatre coins du bar. Ils cuvent le Jacks Daniels et la vodka trouvée par Riley sous le comptoir. Il faut dire qu'ils étaient déjà dans un sale état au bout de deux verres ; encore heureux qu'ils aient l'alcool somnolent, et pas l'alcool dévoreur d'humains !

J'enjambe un loup, puis deux. Ils ont tous gardé forme humaine, mais certains ont gardé leurs habitudes lupines et dorment roulés en boule sur le sol. Je serre les dents. La poussière me monte au nez, c'est mauvais...

Encore un loup d'enjambé. Allez, Ethel, tu es presque jusqu'au couloir ! Une fois ce seuil passé, à moi la liberté ! Plus que quelques bonhommes endormis à éviter, et... Oh non.

« Aaaah... ahhh... »

Non, non, non, non...

« ...tchoum ! »

Je renifle, les yeux grands ouverts. C'est fichu, je songe. Je suis grillée. Fichue allergie à la poussière ! Je tourne la tête lentement, m'attendant à apercevoir une nuée d'yeux lupins posés sur moi.

Tiens ? Non. L'alcool a vraiment dû les assommer : seul un loup secoue la tête d'une manière très canine avant de se rendormir comme une masse.

Allez. On reprend. Un loup. Deux loups. Trois loups...

Victoire ! je me réjouis mentalement alors que j'enjambe le dernier ivrogne étalé sur le sol. Le couloir ! Plus que quelques mètres, et à moi Orlando.

« Ethel ? Qu'est-ce que tu fais ? »

Je sursaute à en toucher quasiment le plafond en bois du bar. Je croyais que mon éternuement n'avait réveillé personne ! Je rencontre le regard attentif du petit Alpha rencontré la veille.

« Eugene ! Je... Je... je bégaye en agitant les bras.

-Ethel ? Tu es drôlement matinale... »

Une voix endormie, dissimulée dans l'obscurité du couloir, m'interrompt dans ma justification. Je vois deux bras s'étirer, puis j'entends des babillements de bébé.

« Nina ? Tu étais ici ?

-Je ne voulais pas dormir au même endroit que des inconnus... baille-t-elle. Ils ne sont pas de ma Meute. Je ne les connais pas. Et puis Riley me fait peur.

-Peur ? Pourquoi ? je ne peux m'empêcher de me demander.

-Il est... bizarre avec les louves innocentes. Pas vrai Hécate ?

-Hécate ? » je répète, incrédule.

Un grognement retentit près de Nina. Visiblement, Amos n'est pas le seul à avoir dormi sur les genoux de la louve en guise d'oreiller... J'arrive à peine à distinguer Hécate dans l'obscurité – je n'arrive qu'à apercevoir ses courbes voluptueuses, tandis qu'elle se frotte les yeux.

« Les jeunes filles sont vraiment trop matinales pour moi... grommelle-t-elle.

-Désolée, mamie, je persifle.

-Elle a dormi avec moi pour éviter que... que des loups énervés me sautent dessus, tu comprends... » bougonne Nina qui visiblement n'assume pas le fait d'avoir peur le soir.

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