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Chapitre 13 : Été lupin

« Il est mignon votre chien ! C'est quelle race ? On dirait un berger allemand, mais...

-On l'a trouvé dans la rue ! je réponds précipitamment. Nina, calme... » je panique en entendant un grondement sourd provenir de sa gorge.

J'adresse mon plus grand sourire au petit grand-père qui observe Amos avec tendresse. Le bébé transformé en louveteau, lové dans les bras de Nina, lance un jappement joyeux en le toisant de ses petits yeux noirs. Une chance que ses poils légèrement roux lui donnent l'apparence d'un jeune berger allemand, avec des oreilles bien plus grandes et un corps nettement plus long.

« C'est vrai ? Pauvre petit bonhomme... soupire le vieillard en tendant la main pour caresser le jeune loup, sans entendre les grognements distincts de la Bêta.

-On doit l'entraîner. Ici. Dès que nos amis auront trouvé des choses à lui lancer. Dans ce parc. Et on a peu de temps. Donc au revoir. » lance sèchement Nina en reculant pour empêcher que la main décharnée du vieil homme touche la précieuse tête de son petit protégé.

Elle tourne les talons pour s'éloigner de quelques pas, ses pieds s'enfonçant dans le gazon vert du parc. Je me frotte les temps, me retrouvant seule avec ce grand-père. Je lui adresse mon sourire le plus aimable avant de me précipiter vers Nina.

« Il va falloir revoir tes manières avec les humains ! je m'agace.

-Quoi ? J'ai fait ce que tu m'as dit, non ? J'ai dit bonjour quand il est arrivé, et au revoir quand je suis repartie. Je n'ai même pas mordu.

-Ce n'est pas suffisant ! Tous les humains ne sont pas des chasseurs !

-Qu'est-ce qui me le prouve ? »

Une fois que nous nous sommes éloignées suffisamment du vieillard, je m'affale dans l'herbe verte, lasse. D'après Nina, la formation d'Amos était urgentissime, et j'ai rapidement compris pourquoi. Pourquoi personne ne m'avait dit qu'aux alentours d'un an, les louveteaux se mettaient à tout mordre sur leur passage, y compris les mollets de pauvres rouquines n'ayant rien demandé ?

Résultat, comme l'avait annoncé Hécate, nous voilà tous dans un parc proche de l'hôtel pour faire courir le chiot et le permettre de se défouler un peu, avant de repartir en direction d'Orlando.

Au final, ce n'est pas plus mal. Un doux soleil d'été réchauffe ma peau, le gazon sent l'herbe fraîchement coupée, il y a des jeunes de mon âge qui s'amusent dans le parc... J'ai presque l'impression d'être quelqu'un de normal, si on omet la présence d'Amos et de Nina, qui fusille du regard le moindre humain osant poser les yeux sur le petit. Même ma marque en plein air, révélée par le top sans manches que je porte, ressemble à une sorte de tatouage tribal.

On en oublierait presque qu'un mauvais œil divin est braqué sur moi.

Je secoue la tête violemment pour sortir ces mauvaises pensées de mon crâne. J'entends un bruit curieux et je me rends compte que, par terre, Amos vient de m'imiter. Nina l'a posé par terre, et maintenant il renifle partout où il peut. Elle le regarde d'un air de grande sœur fière.

« Il a beaucoup de potentiel. Généralement, on ne se transforme pas avant l'âge de trois ans.

-C'est peut-être à cause de cette malédiction divine qui est tombée sur les loups-garous ?

-Peut-être, fait Nina avec un peu de mauvaise foi. Mais cela n'empêche pas qu'il ait beaucoup de potentiel. C'est le neveu de Tobias, après tout. Sans compter la bonne éducation que nous lui donnons. »