Chapitre 15 : Résistance

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 « Donc, résume Nina, cet endroit sert à chercher puis attraper des criminels pour les interroger ?

-Voilà. Tu as parfaitement compris, la félicite Hécate.

-Mouais. Tout ça reste moins efficace que d'exécuter le criminel sur le champ. Avec ce loup parmi eux, ça va leur faire tout drôle. »

Cela ne fait pas dix minutes que nous sommes là, à attendre sur les chaises en plastique du commissariat, et j'ai déjà mal à la tête. J'enfouis mon visage dans mes mains, espérant étouffer ne serait-ce qu'un peu les piaillements d'Hécate et de Nina, le brouhaha des policiers, ou le bruit persistant de la machine à café qui tourne à plein régime en permanence.

A moins que ce ne soit la crainte qu'une fois en tête à tête avec ce mystérieux loup policier, il nous réduise en charpie ? Après tout, il pourrait être avec Cyrus. Nous livrer à lui, ou même tous nous tuer avant. Je n'en sais rien. Dans le doute, j'attaque désormais les ongles de ma main droite, après avoir furieusement rongé ceux de la gauche.

Et ce bruit, ce bruit incessant du commissariat...

« Ethel ? Tu n'es pas une criminelle, toi, je me trompe ? Pourquoi ce loup t'a amenée ici, au juste ? » me lance Nina.

Elle devrait parler encore plus fort du fait qu'un loup se cache parmi les forces de police, je crois que le monde entier ne l'a pas assez entendue. Je me crispe, me demandant si je ne vais pas exploser d'une minute à l'autre.

« Nina. Ethel n'a pas envie de parler. »

Je relève la tête. C'est Tobias qui est intervenu. Nina grimace, soumise à l'autorité de l'Alpha déchu.

« Mais...

-Nina. »

Tobias lance à la Bêta un regard lourd de sens et Nina serre Amos contre elle en baissant la tête, un peu boudeuse. Je repasse une main dans mes cheveux en soupirant ; dans d'autres circonstances, j'aurais prétendu pouvoir me défendre moi-même, mais je suis bien trop stressée pour jouer à la grande gueule.

« Merci, je marmonne.

-Pas de quoi. » répond Tobias.

Je m'affale sur la chaise en plastique, observant les va-et-vient incessants des policiers en uniformes. Ils en prennent du temps, à convoquer une simple contrevenante pour excès de vitesse ! Ma main ornée de ma bague n'a plus d'ongle. Est-ce qu'il me reste quelque chose pour me défouler sur mon autre... ?

Je réalise que je ne peux pas bouger ma main ; très discrètement, celle de Tobias s'est posée sur la mienne. Je me retourne vers lui, les yeux ronds comme des billes. Le loup retire sa main précipitamment.

« Je... Heu...

-Tu m'expliques ? »

Tobias détourne la tête, comme s'il voulait ne pas voir son visage. Dans mon dos, je sens le regard moqueur d'Hécate me transpercer, mais je m'en fiche. C'était quoi, ça ?

« J'ai... Il y avait une boîte, dans le diner où nous avons mangé qui diffusait des images d'humains qui se tenaient mutuellement la patte. Enfin, je veux dire, la main. Et comme ils avaient l'air heureux de le faire, je pensais que c'était pour se transmettre des bonnes ondes, ou quelque chose comme ça. » explique Tobias en évitant de me regarder dans les yeux.

Une boîte ? Tobias veut sûrement parler d'une télévision. Transmettre de bonnes ondes... Je ne peux même pas retenir mon sourire attendri, malgré le gloussement d'Hécate qui assiste à toute la scène par-dessus mon épaule.

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