Chapitre 39 : Dans les yeux du loup

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ATTENTION : ce chapitre comporte un changement de point de vue. Ce point me paraissait évident, mais je préfère prévenir pour éviter de perdre du monde. Bonne lecture, on se retrouve en fin de chapitre !

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Le soleil caresse ma peau. La mousse sous ma peau est chaude. Les oiseaux chantent. L'été est beau au domaine Burnwood.

Mes lèvres se posent contre celles d'Ethel et elle me rend joyeusement mon baiser. Ses bras fins m'entourent et comme à chaque fois, je me dis que je pourrais la briser. Elle pose son front contre le mien et je sens son parfum. Elle a une odeur d'humaine, complètement enivrante. Rien à voir avec celle des louves que j'ai pu côtoyer jusqu'à maintenant.

Je lui souris et elle rit doucement avant de m'embrasser à nouveau. Je retombe sur notre lit de mousse et me laisse faire. Il n'y a bien qu'avec Ethel que je peux faire ça. Il n'y a bien qu'avec elle que je comprends que l'amour sous forme humaine est mille fois plus savoureux que chez les loups.

Elle est mienne. Je n'ai pas envie qu'elle aille faire ça avec ce Thomas que j'ai vu avec elle plus tôt.

Elle ricane à nouveau avant de m'embrasser le bout du nez, et je soupire en réalisant que ce ne sera jamais le cas. Je sens ses mèches rousses me caresser la joue. Elle pose sa main sur ma poitrine nue et je frissonne.

Tout à coup, je sens quelque chose tirer sur mon cœur. Ethel est en train de parcourir de ses doigts fins une sorte de fil doré qui semble partir de moi pour se terminer en elle. Elle sourit paisiblement.

« Ethel, à propos de ce fil... je lui dis doucement.

-Je sais ce qu'il représente pour toi. Ton amour pour moi, tout ça... fait-elle d'un ton détaché en continuant à parcourir lentement le fil.

-Oui. Ethel, je suis réellement...

-C'est trop tard, Tobias. »

Ma bouche se referme et Ethel se redresse, assise sur mon bassin. Elle est légère – anormalement légère, je dirais. Elle est pâle, comme un fantôme, et je réalise qu'elle a un trou béant au niveau de la poitrine.

« Tu as vraiment cru que je serais la partenaire d'un Alpha incapable de protéger qui que ce soit ? »

Il fait chaud, trop chaud. Comme dans un incendie. Ethel se penche, et je la vois récupérer un lance-flammes sorti de nulle part. Elle ne le pointe pas vers moi, elle le pointe sur le fil.

« Je ne serais pas la partenaire d'un monstre. »

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« Je ne suis pas un monstre, Ethel ! je m'entends hurler, bien moins fort que ce que je pensais.

-Hécate, je crois qu'il est réveillé. » fait une voix.

Je pousse un grognement quand je sens quelque chose me lécher le nez. J'ouvre timidement un œil, et j'aperçois deux petits yeux noirs. Amos.

« Ah ! »

Sa présence me fait sursauter, et je pousse un cri rauque quand je sens mes muscles me reprocher lourdement mon geste. Par la déesse, on dirait qu'ils veulent tous quitter mon corps dès que je tente de bouger...

« Et je dirais même bien réveillé. » constate la voix.

Je tourne la tête difficilement et j'aperçois Nina, qui me toise anxieusement. J'ai l'impression de revivre une scène d'il y a deux ans, ce jour où Nina était venue me récupérer pour me soigner après que les Omégas se soient vengés sur moi.

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