Chapitre 28 : Sans aucune faille

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Oh non.

Je reconnais cet endroit.

C'est la plage près du Disney World. Je vois la tour du château au loin. Je suis encore vêtue de la tenue que Thomas m'a choisie : la chemise à carreaux, le jean troué... Ce style est toujours aussi écœurant.

Bon. Du calme, Ethel. Il y a le Disney World, certes. Nina y est probablement captive, quelque part, certes. Mais si c'est bien ce que je pense, si c'est bien cette tenue que je porte, alors il n'y a aucun risque que...

« Ethel. »

Je me retourne, mes épaules s'affaissant. Thomas. Voilà. Ce n'est qu'un cauchemar, mon cauchemar habituel. Mais quand j'aperçois le visage de la personne qui me parle, je sens mes jambes se dérober.

« Ethel, c'est moi. Nina. »

Elle est devant moi, dans la tenue que je lui ait choisi dans la boutique dans le centre d'Orlando. Seule différence : tout son corps est barré d'une immense marque, de la tête jusqu'aux pieds. Nina tremble comme une feuille, et je me rends compte que je n'arrive pas à parler.

« Ethel... Pourquoi est-ce que tu m'as abandonnée à Cyrus ? Pourquoi est-ce que tu n'as rien fait ?

-Nina, je... je... » je bafouille, incapable d'en dire plus.

Elle sort ses griffes, les larmes aux yeux, et les observe minutieusement. 

« Peut-être que Daphné avait raison. Peut-être que Tobias et toi... »

Elle repose ses yeux mordorés vers moi d'un air sinistre. Tout à coup, elle m'apparaît beaucoup plus grande. Son ombre englobe tout mon être dans l'obscurité.

« ...Vous n'êtes que des égoïstes. »

Ce n'était pas la voix de Nina, qui est sortie de sa bouche fine. C'est celle de Thomas. Nina m'adresse un regard peiné, et je sens un poids me tomber sur la poitrine. Allez, Ethel, réveille-toi, réveille-toi !

« Tu n'étais pas là quand j'ai disparu. Tu étais occupée à embrasser ton stupide loup-garou. Ton monstre. Toi aussi, tu es un monstre. »

Elle baisse la tête et tout à coup, ses cheveux deviennent longs, si longs qu'ils enveloppent tout son corps. Le regard qu'elle me jette est bleu – bleu comme celui de Daphné.

« Des monstres... »

Elle montre les crocs. Tout à coup, son visage se fait plus âgé. Ma mère... Elle esquisse un pas en arrière.

« ...à éliminer. »

Non !

Je lève mes mains pour l'empêcher de commettre l'irréparable. Je les vois : elles sont comme je les ai toujours connues. Du moins, avant de réaliser que mes ongles sont beaucoup plus pointus que d'habitude. Et qu'ils ne ressemblent pas du tout à des ongles, mais plutôt à...

Je n'ai pas le temps d'y penser. Ma mère se jette sur moi et tout disparaît dans une lumière blanche.

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« Ah ! » je hurle, en me redressant brusquement.

Je prends quelques secondes pour reprendre mon souffle, sentant quelques mèches rousses coller à mes tempes couvertes de sueurs. C'était quoi, ce rêve ? Je regarde mes mains. Mes ongles sont normaux, même s'ils sont rongés quasiment jusqu'au sang. Ma bague est toujours là. Tout semble normal. Dieu merci...

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