Adopte un Alpha

Chapitre 40 : Dans les yeux du chasseur

Je n'aurais qu'une chose à dire : Ethel est vraiment une emmerdeuse. Jusqu'au bout.

« Ryan. Frappe  à cette porte. »

Quand je pense qu'il y a, quoi, une semaine ? Il y a une semaine, j'étais celui qui donnait cet ordre à Ethel. Elle avait frappé à cette même porte, les chasseurs avaient ouvert la porte, et tandis qu'Ethel avait reçu une étreinte de son père, et moi...

Bref.

« Ryan ! » appelle la voix d'Hécate.

Je sens une main sur mon épaule et je sursaute. Un frisson me parcourt quand je vois la main sombre d'Hécate sur le tissu de mon haut. Je n'ai pas donné son nom à mon arme fétiche pour rien. Elle est redoutable sur tous les points, que ce soit ses visions démoniaques, sa furieuse capacité à se transformer en boule à facettes et à téléporter les gens, ou sa beauté. Sans compter sa ressemblance troublante avec ce mannequin vivant à l'autre bout du pays. Mais évidemment, je suis le seul à remarquer ce genre de détail. Cette fille est... Mais comment définir Hécate, au juste ?

Je te jure, Ethel, où que tu sois, je vais te faire payer de m'avoir laissé seul parmi ces...

« C'est bon. Tu n'entends pas son cœur ? Il a peur. Et il n'est pas le seul... » intervient fébrilement Nina en abaissant le bras d'Hécate.

Je pousse un soupir de soulagement lorsque le contact frais de la main d'Hécate s'éloigne. Où j'en étais ? Ah oui. Seul parmi ces... parmi ces...

Zut. Nina s'est tournée vers moi et mes pensées se sont embrouillées. Elle me regarde de haut en bas et je réalise que je suis crispé, voûté, en position de fuite. Merci Hécate.

« Tout va bien. Tout ira bien si c'est toi qui frappe, rien ne garantit que la mère d'Ethel ne sorte tout de suite son lance-flammes... affirme-t-elle avec peu de conviction.

-C'est censé me rassurer ? je lui rétorque, caustique.

-C'est toujours mieux que de mourir brûlé tout de suite, non ? » réplique Nina d'un air bravache.

Elle pose les mains sur ses hanches. La tunique fine qu'elle porte se couvre de plis et je passe une main sur ma nuque. Bravo, Ryan. Tu l'as coupée dans ses efforts pour te rassurer alors que c'est bien la seule dans ce groupe qui t'accepte.

Si elle arrêtait de me regarder avec un regard pareil, aussi... Comment voulez-vous que je reste impassible face une fille – enfin, une louve-garou – avec des yeux aussi grands, aussi dorés ?

Ethel, je te jure que si je te retrouve, je te ferais payer ces regards si perturbants encore plus cher que le reste.

« Bon. Puisque Ryan n'a pas l'air de se détendre, je récapitule, annonce Hécate. Notre blondinet frappe à la porte. La mère d'Ethel ouvre la porte. On l'empêche de nous canarder. On lui explique qu'on sait potentiellement où est sa fille.

-Et elle dit que ses plans bizarres doivent me détendre... » je marmonne.

Je pose une main contre la lourde porte en bois. Il y a du bruit, derrière. Des voix...

Ce n'est pas la mère d'Ethel, qui me fait peur. Elle a beau agiter son lance-flammes, fabriquer des armes fabuleuses, ça ne reste qu'une cinquantenaire boiteuse – à cause de Tobias, qui plus est - qui ne peut plus faire de mal à grand-monde, même si elle est rudement tenace.

Non, ce qui me fait peur, c'est...

« Tu as peur à cause de ton père, c'est ça ? »