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Chapitre 16 : La nuit où tout peut arriver

Avis : dans ce chapitre, il y a une musique en plein milieu de l'histoire. C'est exceptionnel, mais vous êtes libre de l'écouter dès qu'elle apparaît dans le texte pour finir de lire le chapitre. Elle m'a beaucoup inspiré pour l'écrire et je voulais vous le faire partager. Bonne lecture !

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Ok. Cette fois-ci, c'est la fin. Je vois la lumière, le bout du tunnel, le bout de ma vie... C'est fini. Fini !

« Ethel, tu n'en fais pas un peu trop ? » fait la voix d'Hécate.

Retour à la réalité. Mon estomac se soulève, et je dégobille mes tripes sur les chaussures de la belle brune. Ma vision est trouble, mais je la vois se reculer au dernier moment pour limiter les dégâts. Bon. Au moins, ça va mieux maintenant que mon estomac est soulagé.

Je sens une grande main me tapoter maladroitement le dos.

« Laisse. Elle ne doit pas avoir l'habitude des voyages à dos de loup. » me défend Tobias, qui ne semble pas du tout rebuté par l'idée que je vienne de vomir sur le sol forestier.

Pour l'aspect séductrice, on a fait mieux.

Mais oui. Tobias a raison. Plus jamais de voyages à dos de loup. Et d'ailleurs, plus jamais je n'écouterais des loups qui font de la résistance.

Lorsque Riley nous a proposé de les rejoindre, nous sommes tous tombés d'accord : même avec toute notre ardeur, il sera difficile de défaire Cyrus à quatre personnes plus un bébé. Par conséquent, nous avons accepté la proposition de Riley sans poser de question.

Grosse erreur. Dès que nous avons accepté, il a jeté un bref regard à Mahu puis s'est levé, se dirigeant vers la fenêtre du commissariat après avoir jeté son insigne de lieutenant sur le bureau. Mahu l'a suivi, sous notre regard ébahi, et d'une œillade menaçante, nous a silencieusement ordonné de faire de même. Riley nous a rapidement donné des explications.

« D'après nos contacts, Cyrus se dirige vers l'Ouest. A une vitesse déconcertante. Nous attendions de rencontrer les derniers loups-garous du coin -vous, moins Ethel et Hécate- avant de les rejoindre. Il n'y a pas une minute à perdre. »

Simple. Rapide, concret. Son ton pressant m'a rappelé ma grand-mère. Je me suis précipitée vers la porte pour aller rapidement récupérer les clés de la Chevrolet, quand Mahu et Riley m'ont interrompue.

« Tu ne penses pas récupérer ta machine ? a fait la louve.

-On ne va pas rejoindre l'Ouest à pied, non ?

-Bien sûr que si. »

Devant ma bouche bée face à la détermination de Mahu, Riley m'a adressé un sourire embarrassé.

« Je ne suis pas expert en loi, mais vu ton excès de vitesse, je crois que les humains ne t'autoriseront plus à rouler. Si tu reprends ta voiture, ils t'arrêteront à nouveau, et tu ne pourras plus rien faire du tout. Sans compter que nous autres, loups-garous, sommes beaucoup plus efficaces.

-Ah ouais ? » ai-je lancé.

Et voilà comment je me suis retrouvée à abandonner ma magnifique Chevrolet sur le parking du commissariat, avec toutes les affaires qu'elle contenait, pour cavaler sur le dos d'un loup -Tobias, heureusement- pendant des heures, sur des centaines de kilomètres. Ces créatures sont inépuisables.

Contrairement aux croyances populaires, il est tout sauf agréable de se balader à dos de loup. Frôler l'arrêt cardiaque à chaque fois que Tobias effleurait un arbre, mourir intérieurement à chaque virage... Heureusement que la nuit a fini par tomber, faisant signe aux loups de se reposer. Autrement, je serais déjà morte et enterrée.