Chapitre 41 : Vérité lunaire

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Ok, Sarah. Faire le point. Il faut que tu te reconcentres.

Ta fille est... est... Bon. Reconcentre-toi, Sarah.

Mon pacifiste de mari n'a rien trouvé de mieux à faire que de faire rentrer le clebs qui a vraisemblablement lavé le cerveau d'Ethel chez moi, et de le faire asseoir sur mon canapé avec une espèce de beauté fatale à l'air étrangement familier sortie de nulle part. Jusque-là, j'ai suivi.

Henry est beaucoup trop gentil. J'ai toujours pensé que ça le perdrait. Du moment que ça concerne Ethel, il serait capable de faire entrer un meurtrier en série dans ce duplex. Quelle mouche l'a piqué pour m'obliger à avoir une conversation avec une saloperie de loup qui il y a un mois marchait encore à quatre pattes dans le domaine de Mary-Jane ? Le seul rapport que je veux avoir avec cette saleté vivante, c'est la possibilité de m'essuyer les pieds sur sa fourrure en guise de tapis. Pour m'appâter, il a tenté de me donner son nom – Tobias -, mais autant donner un surnom à un tas de bouse fraîche.

D'ailleurs, je lui ai bien fait comprendre. Je le revois encore, me supplier de l'écouter, affirmant qu'Ethel est peut-être encore en vie quelque part, qu'il fallait que nous nous allions pour contrer un mystérieux loup ennemi nommé Cyrus, tandis que sa drôle de copine – Hécate, je crois que c'est son nom – affichait un sourire tranquille sans dire un mot...

Ça a été difficile de ne pas pleurer à la fois de rage et de désespoir lorsqu'il a évoqué Ethel. Surtout quand c'était sa gueule baveuse de bête enragée, dissimulée sous son physique humain d'Adonis, qui prononçait son nom.

Je ne peux tout simplement pas croire que ma fille est vivante. J'ai su que j'avais perdu Ethel quand ce monstre d'Edward Jones lui a mis une balle de ma conception dans le cœur. J'ai beau avoir manqué de tuer Edward après coup, ça ne me rendra pas ma fille. On ne résiste pas à mes balles – les humains encore moins que les loups.

Et voilà que ce salaud de loup, celui qui prétend être lié à Ethel, m'affirme qu'une louve « ennemie » aurait emmené ma fille. La même louve que celle qui m'a attaquée par derrière juste après que la balle ait fini son chemin dans la poitrine d'Ethel, et dont je me suis débarrassée d'un coup de fusil dans la patte.

Comme je l'ai déjà dit, on ne résiste pas à mes balles. Par conséquent, je ne vois pas pourquoi une louve aurait pu prendre ma fille avec elle. D'ailleurs, après la bataille, je n'ai trouvé aucune trace du corps d'Ethel, ni celle de la bande de ce fichu loup-garou Alpha. Ma seule explication, c'est que cette saleté de loup venu m'implorer pour retrouver Ethel a caché son cadavre quelque part, et qu'il n'attend que ma complaisance pour nous attirer dans un piège, Henry et moi.

Je ne lui donnerais pas le plaisir de dilapider encore plus ma famille. Voilà pourquoi je l'ai insulté de tous les noms, hurlé à m'en détruire les cordes vocales. J'ai beaucoup trop mal pour écouter un loup-garou sous mon propre toit – à la fois physiquement et mentalement.

Je sentais que le loup allait abandonner. C'est alors que Mary-Jane a débarqué dans le salon, dans le même peignoir de satin qu'il y a quinze ans lors de sa crise de démence, et que cette fille dont je n'arrive à déterminer ni la nature, ni l'air familier, s'est levée comme si elle la connaissait.

Voilà. C'est là que j'en suis. J'en viendrais presque à oublier que je ne suis qu'à quelques mètres de mon fusil, et seulement à une balle de tuer ce fichu loup.

Henry se précipite vers sa mère dont les jambes manquent de se dérober.

« Eh bien, Mary-Jane, vous ne dites pas bonjour à votre employée favorite ? » demande la brune, cette fameuse Hécate.

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