Chapitre 29

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Je me retourne, cherchant une personne avec qui je pourrai me mettre. Je m'avance finalement vers un garçon roux un peu enveloppé qui a l'air plus âgé que moi. Je le reconnais, je me suis déjà battu contre lui, en exercice.

« - Salut. Tu veux te mettre avec moi ? », je demande en pointant les gants de boxe.

« - Pas de soucis. »

Il me sourit et, par habitude, je passe ma main dans mes cheveux pour les attacher. Mais tout ce que j'arrive à prendre, ce sont des mèches fuyantes. Je soupire, tandis que j'enfile mes gants. Le coach siffle et je me tourne vers mon adversaire, qui est déjà positionné. Il me donne un coup de pied pour me déstabiliser, et je me recule alors que je sautille sur moi-même pour m'échauffer. Je le frappe au niveau de sa mâchoire où sa défense devrait être, ce qui n'est pas le cas, et c'est ainsi que je gagne un premier point.
Il avance et me fous un poing dans les côtes, que j'esquive malheureusement trop tard : un-un. J'essaie de me concentrer et balance ma jambe près de sa taille. Juste après, je me range sur le côté pour rater un éventuel coup de poing, et j'en profite pour lui mettre un coup de genou dans la jambe. Il grogne ; et n'a pas le temps de riposter que le coach siffle à nouveau. C'est rapide.

Le rouquin 'descends' pour aller vers la droite tandis que, satisfaite de moi, je monte d'un cran. Je me positionne donc en face d'une fille qui a la tête presque carré et un visage agressif. Je lui souris pour faire bonne mine, et sautille ensuite pour garder mon énergie. Elle fait de même et le coach siffle. La jeune fille n'attend pas pour me mettre un uppercut que je prends assez brutalement, et je recule en gémissant de douleur pour m'éloigner le plus possible d'elle. Je relève la tête et vois qu'elle s'approche dangereusement de moi pour de nouveau me faire mal, alors je lui mets un coup de pied  dans le bassin pour l'empêcher d'avancer un peu plus. Je me remets rapidement et sautille tout en contractant ma mâchoire et en la détendant, pour voir si ça me fait mal ou pas. C'est le cas, mais c'est une douleur supportable. Je lui balance un coup de poing dans la tête qu'elle rate en se baissant, et profite de ce moment pour me faire trébucher en me donnant un coup de pied dans mon tibia, sur ma jambe d'appui. Je chute brutalement au sol, et alors que je me relève pour continuer ; le coach siffle de nouveau. Je soupire tout en me massant la mâchoire, en jetant un sale regard à la fille alors qu'elle paraît enthousiaste de sa victoire.

L'heure continue ainsi, entres duels, défaites et combats remportés. Je finis à la dixième place sur quinze. Je sais, c'est décevant, mais je m'améliorerai, et c'est à ce genre de tournois que tu peux te rendre compte de ton niveau pour progresser. À la fin, je suis totalement brisée : j'ai un énorme bleu sur la cuisse, une intense douleur à la côte, la bouche à deux doigts de ne plus pouvoir s'ouvrir. Ah, et mes fesses ont aussi souffert pour toutes les fois où je suis tombé au sol.

« - Bon. », commence le coach tandis qu'on se réunit tous devant lui, assis en tailleurs, attentifs. « - Je suis content de vous et de ce que j'ai vu. Cette année, en mai, comme beaucoup le savent, aura lieu le grand tournoi des boxeurs des grandes écoles du monde entier. Il se passe tous les cinq ans, et c'est toute l'équipe qui part en voyage pour plusieurs jours, sans le but de gagner ce tournoi. Tous le monde fera des combats, et l'élève qui en aura remporté le plus boxera contre d'autres personnes ; jusqu'à que le meilleur reste. Et cette année, ce sera vous qui aurez cette chance. Alors continuez de travailler sans relâche, pour que l'école soit fière de vous. »

Ça met un peu la pression, personnellement. Je sens cette tension aussi chez les autres élèves, qui commencent à paniquer.

« - Monsieur, mais c'est des boxeurs.. confirmés ? », demande un garçon avec des dreadloxs.

« - Ça peut-être des dur à cuir comme des nuls, petit. C'est pour ça que je vais bien vous préparer pour le mois de mai. »

« - Et tous le monde est obligé de venir ? »

« - Toute l'équipe, oui. On est une team, que vous le vouliez ou non. Alors essayez de créer des liens, vous devriez déjà être tous potes, à l'heure qu'il est. »

On se regarde tous, lentement, alors que le coach finit cette session :

« - Bref. Allez vous changer, le cours est terminé. »

Je me lève, ne sentant plus mes os, et rentre à la maison en marchant doucement pour ne pas me brusquer. C'est marrant, l'école a vraiment tout décorer pour Halloween : même les arbres, où sont cachés des sorcières et des lutins. Je souris et finis par arriver au chalet.  J'abaisse la poignée de la porte et l'ouvre avant de bien la refermer  derrière moi.

C'est à peine que j'entre que je sens des regards peser sur moi. Je relève la tête et tombe sur tous les potes d'Ethan, devant un match de foot. Ils doivent être au moins vingt, et ne font pas de bruits : certains ont même l'air concentré.

« - Je peux savoir ce que vous faites ? », je demande d'une voix nette.

« - Chut ! », s'exclame un garçon qui regarde la télévision comme si sa vie en dépendait.

Je hausse les sourcils et m'approche pour voir. C'est la finale, Rome-États-Unis. Je comprends mieux. Ethan se décale pour me laisser m'assoir et je lui souris en m'installant. Lorsque les Etats-Unis marquent, tous les garçons hurlent en brandissant leur drapeau. Je suis atterrie où, moi ?

« - Tiens, ça te mettra dans l'ambiance. me dit Ethan en me tendant la bouteille de bière qu'il buvait il y a deux minutes et un hot-dog végétarien, à ce que je vois ( il n'y a pas de saucisse, juste la mayonnaise et le pain.). C'est une bonne intention.

Je hausse les épaules avant de les prendre dans mes mains. Je croque dans mon hot-dog et observe le match. Je me renifle discrètement les aisselles pour savoir si elles puent ce qui est le cas, et je me décolle discrètement d'Ethan qui est serré sur le canapé contre moi. Il le remarque, et en riant, il me dit :

« - Tu vas où comme ça ? »

« - Chez l'voisin. », je souris en croquant une bouchée de mon hot-dog.

Celui-ci passe un bras autours de mes épaules et Ethan s'avance pour me porter de manière à ce qu'il tienne mes jambes et mon haut du corps pendouille dans son dos.

« - Arrête ça je veux descendre ! », je crie en essayant de poser la bière sur le canapé.

Il rit et me dépose à terre, pendant que j'essaie de rajuster mon t-shirt qui tombait sur ma tête alors que j'étais à l'envers. Je fais une mine boudeuse et je m'installe de nouveau sur le canapé, avant qu'Ethan fasse la même chose, me serrant un peu. Il prend ma bière, qui est techniquement sa bière, et en boit un coup. Ça se voit qu'il est un peu bourré, quand même. Un peu comme nous tous, ici.

Je pioche dans le gros paquet de pop-corn et mange d'un air glouton, tout en observant attentivement le match qui se déroule devant mes yeux. Je m'étale pour m'allonger sur les garçons, un peu saoule et puis en même temps parce que c'est confortable.

Et là, les États-Unis marquent, finalisant le match et remportant la victoire. Les garçons se lèvent d'un coup et je tombe par terre. Je relève la tête avant de dire « aouch », et je me redresse pour fêter cet événement avec les autres, qui chantent déjà l'hymne national, une main sur le cœur, et l'autre sur la bouteille. Ça me fait rire et j'immortalise le moment avec une petite photo.

La soirée s'est continuée avec les rires : les amis d'Ethan sont vraiment charmants. On parle tous ensembles jusqu'à environ une heure du matin où, prise par la fatigue, je monte dans ma chambre après avoir fait la bise à tous le monde. Je me brosse les dents, me mets en pyjamas et m'endors dès que ma tête touche l'oreiller.

coucouuuu bon, alors voici ce tout petit chapitre, pour marquer mon retour après cette petite absence ! Don't worry, la suite sera assez longue et mouvementée ehehe.
Bisouuus

Before.Where stories live. Discover now