~ Chapitre 65

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Je rentre à la maison après avoir passé l'après-midi chez Brooklyn avec Hadrien. On a tous les trois prit un chocolat chaud, même si ce n'est pas la saison, et on a regardé un show à la télé qui était assez drôle. C'était censé nous remonter le moral, mais je crois qu'on l'avait encore un peu dans les chaussettes. Même sur le chemin jusqu'au chalet, je me sens lourde, remplie de questions et de tristesse. Brooklyn a été adorable avec nous, je n'ai jamais vu une amie aussi attentionnée. Elle a fait de son mieux pour nous voir sourire. Avec deux dépressifs sur les bras, c'était pas gagné d'avance. Arrivée à la maison, je me déchausse et fonce directement dans ma chambre. Je me mets en sous-vêtements et m'enfouis dans mon lit et respire longuement, pour réfléchir. Je ne sais pas comment me comporter après cette annonce. Est-ce que j'appelle mes parents pour leur dire ? Je fais la meuf surprise lorsqu'ils me le diront ? Est-ce que je suis censée être fâchée contre eux, ou compréhensive ? Je plaque ma main sur mon front, épuisée de ces pensées intrusives. Hurricane gratte à la porte et réussis à l'ouvrir, pour sauter dans mon lit et se frotter contre moi. Je ris doucement en le caressant tendrement. Ce chien me comprend mieux que moi-même.
Quelqu'un toque à la porte, et je pousse un grognement pour répondre. Ethan la pousse, et passe la tête d'un air innocent. J'enfouis mon visage dans mon oreiller, pour ne pas qu'il puisse me voir.

« - Ça va, toi ? », me demande t'il alors que j'entends ses pas se rapprocher.

Il s'assoit sur mon lit et passe sa main dans mon dos. Je me relève brusquement, les cheveux en bataille, le regarde dans le fond des yeux et déclare :

« - Mes parents vont se séparer. »

« - Je suis désolé. », me dit-il en fouillant dans mes yeux pour trouver toutes les émotions qui peuvent s'y cacher.

« - Tu n'as pas l'air... triste pour moi. », j'ose dire en penchant la tête vers la droite, remplie d'incompréhension.

C'est un peu sorti tout seul, mais j'ai l'impression qu'il reste neutre alors que j'ai passé l'après-midi à pleurer. C'est une étape importante dans ma vie.

« - Pardonne-moi. », soupire t'il.

« - Comment ça se fait ? », je demande d'une voix timide.

« - Je ne sais pas comment réagir pour te montrer ma compassion.... Non, mais enfin, je veux dire... »

« - Tu peux dire si tu t'en fous. », dis-je sèchement.

« - C'est pas ça, Romane. Je ne comprends pas ce que tu ressens car je n'ai jamais été proche de mes parents. Si on m'annonçait leur rupture, j'aurais la même gueule. »

Je m'installe en tailleurs pour être plus confortable, et l'observe parler.

« - Je ne les aime pas, et je crois que c'est réciproque. Ils n'ont jamais supporté mes conneries, et ont bondi sur l'occasion lorsqu'ils ont vu l'affiche d'un lycée qui faisait internat. Ne le prends pas mal, s'il te plait. Je me suis mal exprimé. »

Je me colle contre Ethan et lui fais un grand bisou baveux dans le cou.

« - Heureusement qu'y a les copains, sinon on serait tous dépressifs avec nos familles de merde, hein? »

Il rigole et m'entoure de ses bras, en pressant son corps contre le mien.

« - Qu'est-ce qu'on peut faire pour te remonter le moral? », me demande t'il.

« - Déjà, toi tu vas à ta soirée dans une heure alors profites-en. Moi, je vais regarder Teen Wolf. »

« - Non, je vais prévenir les gars que j'y vais pas. Je crois que t'as plus besoin de moi qu'eux. »

Before.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant