~ Chapitre 36

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Lorsque je me réveille, il est onze heures. Les gens sont déjà en cours, à cette heure-ci. Je me rappelle des moments de la veille, où je courrais comme une folle, main dans la main avec Ethan, où on était allongés dans l'herbe, admirant le soleil se lever... Et puis de lorsque Hadrien m'a engueulé, et lorsque j'ai entendu Ethan me rabaisser devant Esmeralda.
Je n'ai pas envie de me lever, sentant la journée que je vais passer, et grogne contre mon oreiller. Je finis cependant par sortir de ma chambre, en pyjamas, et les yeux rouges de la veille, et descends manger. Il n'y a personne en bas, et je suis soulagée de savoir que je n'aurai pas encore affaire à Ethan. Je mange mes céréales, donne ses croquettes à Hurricane, que j'avais totalement oublié dans toute cette histoire, et monte les escaliers pour parvenir à la salle de bain. Je constate qu'elle est fermée et qu'Ethan s'y trouve déjà. J'attends, ruminante, qu'il sorte. Ce qui est le cas plusieurs minutes après. Il ouvre la porte, et découvre avec surprise que je suis là.

Ses cheveux mi-longs sont trempés, il porte un simple jogging noir et est torse-nu. Il porte sa serviette blanche sur son épaule. Cliché, vous avez dit ? Non, ça a dépassé ce stade de quatre niveaux au dessus.

« - Hey. Ça va ? », me demande t'il en souriant, comme s'il n'avait rien fait.

« - Yes. », dis-je en m'efforçant de faire bonne mine.

Je vois bien qu'il est soupçonneux de mon état, mais il ne dit rien et ça me va très bien ; même si j'aurai aimé qu'il s'inquiète un minimum.

« - Je vais chez le directeur. Tu m'accompagnes  ? », je continue, comme si de rien n'était.

« - Dacc. On part dans dix minutes. »

J'hoche la tête silencieusement, et entre dans la salle de bain, où je prends une douche d'eau chaude rapidement. Je m'habille ensuite d'un jean troué sur la moitié des jambes, et d'un gros pull jaune plutôt vieux. Je me sens tellement bien dans mes baskets à cet instant présent, que j'ai envie de m'endormir.

Je rejoins par la suite mon colocataire, où on se rend en silence chez le proviseur. Arrivés devant la porte de son bureau, je toque timidement.

« - Entrez ! », résonne une voix derrière celle-ci.

Je sursaute à son entente, et m'exécute. Je marche petits pas a petits pas, Ethan dans mon dos, qui a l'air plutôt décontracté. Cependant, en voyant l'homme rigide qui se tient devant nous, il avale sa salive et aborde l'image d'un élève honteux et sage.

« - Voilà nos fugueurs. », commence le directeur. "- Merci de m'offrir votre présence."

« - Nous sommes désolés. », je murmure, en regardant le sol.

« - Cela ne suffit pas, mademoiselle. Chaque acte a des conséquences, et vous saviez très bien ce que vous risquiez en partant, sans prévenir, cette nuit là. Et cela nous a gâché, à tous, notre soirée des anciens. »

Ce n'est plus l'homme qui me félicitait de mon discours sur le viol qui me parle, mais une personne sévère et déçue. J'ai envie de me frapper moi-même pour avoir été aussi idiote.

« - Vous serez renvoyés de l'école deux semaines à partir de demain. Vous viendrez tous les samedis matins, cependant, pour faire vos quatre heures de colles à la bibliothèque, de huit heures à onze heures », continua t'il. « - Je ne veux pas d'autres excuses, ni d'autre discussion. Vos parents en sauront informés. »

Je souffla. Ethan aussi, mais je sais d'avance que c'est plutôt le dernier point qui l'agace.

« - Un mot à dire, peut-être ? », dit le proviseur, en nous voyant soupirer.

Before.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant