Before.

~ Chapitre 57

Je me réveille, les yeux bouffis et les cheveux ébouriffés. Je n'ai dormi que deux heures, passant un quart de la nuit à pleurer, la moitié à parler et les trois-quarts à me retournant, en réfléchissant à ce que j'ai dis à Ethan et me retourner la scène en boucle. Il est exactement six heures du matin. Je suis censé retrouver mon coach et le reste de l'équipe dans une demie-heure. Je sors doucement du lit, cherchant à ne faire aucun bruit pour ne pas éveiller Brooklyn qui ne commence ses cours qu'à neuf heures. Je fais un saut dans la salle de bain, où je prends une douche, et observe mes cernes dans le miroir. J'enfile un jogging et un top noir, avant de me faire une queue de cheval. Je descends prendre un petit-déjeuner, Brooklyn et sa colocataire ne m'en voudront pas. Hurricane est sagement allongé sur le tapis du salon, et je viens le caresser alors qu'il me lèche la main. Je vais devoir le laisser ici, et je n'aime pas cette idée . Le coach a été clair : pas d'animaux à New-York. Je devais le laisser à la maison avec Ethan, mais vu les circonstances, je pense que Brooklyn s'en occupera.
Je monte à pas de loup jusqu'à la chambre de ma meilleure amie afin de prendre ma valise, mais Brooklyn lève la tête et me regarde d'une expression endormie :

« - Tu comptais vraiment te casser une semaine sans me dire au revoir ? », me demande t'elle d'un air grognon.

« - Ehhhh, sorry. », dis-je en rigolant.

Je m'avance et prends ma meilleure amie dans mes bras. Elle me sourit et repose la tête sur son oreiller, avant de s'endormir en une seconde. C'est possible, ça ? Je ris toute seule pendant une minute, et je m'arrête en me rendant compte que c'est weird. Je descends les escaliers en portant mon bagage et sors du chalet dans la faible lueur du jour. Je rejoins le groupe de boxe devant l'accueil, et tente d'éviter le regard de Lucile, qui pèse sur moi.

« - Bon, un, deux, trois.... sept... dix. Vous êtes tous là. », commence l'entraîneur. « - La navette qui nous emmène à New-York devrait arriver d'une minute à l'autre. Le voyage sera très long, prenez votre aise. Un film pourra être diffusé si vous le voulez. On s'arrêtera sûrement sur la route, rassurez-vous. »

Je hoche la tête et ouvre mon portable, où je vois s'afficher plusieurs messages, tous du même destinataire.

Ethan à Moi : J'aimerai qu'on parle, avant que tu ne partes.

Ethan à Moi : Tu dors où ?

Ethan à Moi : Bon, ok, on parlera quand tu reviendras. Mais c'est important et on doit vraiment avoir une discussion, tous les deux. C'est un peu compliqué de dire ça par messages. Je pense qu'on vaut mieux que ça, tous les deux.

Je me mord la lèvre et range mon téléphone. Je sursaute lorsque j'aperçois Lucile derrière moi.

« - Romane, je suis désolé pour hier. », dit-elle d'une voix timide. « - Je n'aurais pas dû vous forcer. »

« - Au moins tu t'en rends compte. », je réponds en faisant un sourire qui ressemble plus à une grimace.

« - Tu m'en veux ? »

« - Non. »

J'avoue que sans elle, je n'aurai jamais eu ce problème avec Ethan. Je ne lui aurai jamais dit, et on serait resté amis. Ça, c'est précieux. Mais garder ce secret pour moi, espérer quelque chose qui n'arrivera pas, souffrir, c'était trop. Alors j'ai tout déballé, et ça m'a fait du bien.

« - Merci. », me sourit Lucile en me prenant dans ses bras.

Bon, ce n'est pas parce que j'ai décidé de ne pas faire la gueule à Lucile que tout est oublié. C'est comme si tout me restait dans la gorge, j'ai un peu de mal à faire passer le truc. Mais ça s'arrangera.