Chapitre 32

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À la fin de cette journée fastidieuse, je vais rapidement à la maison pour me changer et me poser un peu. Je passe surtout du temps avec Hurricane, à la faire jouer, l'éduquer un peu et le caresser tendrement. Je fais le tour de mes devoirs, allongée dans mon lit en jogging et gros pull, mes lunettes sur le nez ; et envoie aussi quelques textos à Adèle et des gens de Paris donc j'ai repris contact.
Vers environ cinq heures, je décide de rendre visite aux retraités dans le village d'à côté. Je leur avait promis de passer les voir la veille du bal, pour qu'on puisse choisir ma robe étant donné qu'ils sont les mieux placés dans le thème ' années 50 à 90'. J'ai hâte par ailleurs de les voir demain, au campus, en train de danser avec tous les autres étudiants. Eux aussi vont jouer le rôle.
Je prends les clés de la voiture et sors du chalet après avoir échangé mon jogging en un pantalon troué, pour pas paraître totalement négligée quand même. Je prends Hurricane avec moi et le place dans le coffre de la voiture, étant devenu trop gros pour venir à mes pieds. Durant ce dernier mois, il a bien grandi. Malgré le fait qu'il ne m'écoute pas quand je lui dis de me donner la balle ou de s'asseoir ou encore meme de me donner la patte, je l'adore.

Nous roulons tous les deux jusqu'au petit village où je me gare ensuite assez facilement devant une petite épicerie toute mignonne. J'y passe pour acheter plusieurs croissants que je range soigneusement dans mon sac. Maintenant, aller à la maison de retraite est devenue une habitude que j'adore. J'y vais assez régulièrement, si bien que tous le monde me connaît là-bas. Mais je n'en ai parlé à personne au campus, même pas à Natoo ou Brooklyn ; pour la bonne raison que pour moi c'est une activité assez personnelle ; comme un secret. Sauf que ce n'en ai pas un. Mais garder des trucs pour moi, comme aller ici ou à la messe, c'est comme me donner l'impression d'avoir plein pouvoirs sur ma vie, que les autres ne sachent pas tout sur moi. C'est étrange, mais pour moi c'est un besoin.
J'entre dans la maison de retraite, Hurricane aux trousses, qui est par ailleurs tout heureux de venir. Les premières fois, je ne l'emmenais pas mais comme il s'ennuyait à la maison, j'ai demandé un infirmières si je pouvais l'apporter. Elles ont été très compréhensives et ont acceptés la demande, même si au moindre écart de la part de mon chien ( c'est à dire une morsure, ou qu'il renverse un retraité ), il devrait s'en aller.
Heureusement, les grands parents l'adorent. Lui aussi les aiment beaucoup, parce qu'à chaque fois qu'on vient, il est tout excité.

« - Bonjour ! », dis-je en entrant, d'un ton enthousiaste.

« - Coucou Romane ! », sourit Stéphanie, l'infirmière que j'avais rencontré la première fois, en me faisant la bise.

On n'a pas le temps de beaucoup parler que directement Mme Cazianno et d'autres dames âgées viennent à mon encontre.

« - Romane ! On attendait que toi, viens essayer les robes qu'on t'as concocté. »

« - Regardez ce que je vous ai pris ! », dis-je en sortant les croissants de mon sac.

À la vue de ceux-ci, elles poussent des exclamations joyeuses qui me font rire. Je leur départage le nombre de croissants et nous allons dans la pièce d'a côté, rejoindre les autres. Mr Chesterfield est assis dans un canapé, faisant un jeu de société avec un autre vieux, qui a un air concentré sur la partie.

« - Bonjour Mr Chesterfield ! »

« - Bonjour Romane ! », répond t'il en relevant la tête vers moi, souriant.

J'aimerai bien discuter un peu avec lui, mais Mme Cazianno me prend par le bras pour m'emporter vers les autres vieilles femmes afin de me montrer les tenues sélectionnés par leurs soins.

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