~ Chapitre 54

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J'ai passé la nuit à regarder des séries avec Ethan. Je voulais lui tenir compagnie, sachant qu'il est insomniaque, et j'avoue que je ne voulais plus le quitter après tout ce temps passé sans l'entendre rire avec moi. Vers six heures du matin, je me suis endormie sur le canapé, une pizza à moitié mangée sur mes genoux. Je me suis réveillée ce matin, et elle n'était plus là. En revanche, j'ai retrouvé mon colocataire affalé par terre, ronflant. Doucement, je souris et l'observe dormir. C'est tellement agréable de voir ses yeux clos, sa bouche entrouverte, son visage apaisant. C'est comme si je peux voir d'ici, ses rêves, sa joie, sa douleur. J'approche d'un geste délicat ma main et me mets à faire déambuler mon doigt sur sa joue, faisant de petits ronds. On dirait sincèrement une psychopathe, et je me sens coupable sur le coup. Et s'il était réveillé ? Une honte m'envahit et je me lève brusquement pour aller me préparer un café. Je donne à manger à Hurricane et prends toutes mes affaires pour venir travailler sur la table à manger. La tonne de devoirs qui prône sur celle-ci est immense, et je me demande bien comment je vais faire pour la finir en entière. En une heure, je n'ai le temps que pour faire mes deux malheureux exercices de mathématiques, et je soupire.

« - Salut. », dit une voix somnolente derrière moi.

« - Hey. », je chuchote en me retournant.

« - Tu bosses ? »

« - Yep. D'ailleurs, j'aurais besoin de ton aide pour que je réussisse à comprendre le texte de Shakespeare sur lequel je dois faire trois synthèses. »

« - Ce serait plutôt problématique de ne point le capter. », rit-il doucement en s'avançant jusqu'à moi et se faire un bol de céréales. « - D'ailleurs, tu voudrais faire un truc aujourd'hui  ? Aller au cinéma, par exemple ? »

« - Je suis désolé.. j'ai entraînement de boxe, je dois réellement terminer mes devoirs, et je dois retrouver Gabriel ce soir... »

Son visage se rembrunit un peu mais sa voix ne laisse rien paraître :

« - Un autre jour, alors. »

Je hoche la tête et il vient s'asseoir à côté de moi pour ma littérature, et nous travaillons ainsi deux bonnes heures.

« - Je dois filer, j'ai boxe. », dis-je en souriant, ravie d'avoir terminé l'anglais que je pensais ne jamais réussir à surmonter.

« - D'accords. À tout à l'heure. »

« - Attends, t'as une tache, là. », dis-je en pointant son t-shirt, d'un air perturbé.

Il fronce les sourcils et tente de regarder l'endroit que j'ai indiqué, en pliant son cou, ce qui fait un bon double menton. J'éclate de rire tout en lui donnant une gentille tape dans le visage.

« - T'es naïf, mon petit ! », dis-je en riant, déjà partie me changer.

« - T'es incroyable. », rit-il.

Je souris pour moi-même et enfile un legging et me fait un chignon. Je prends mes gants de boxe, et descends en trottinant pour ne pas arriver en retard. J'ouvre la porte et sens directement le froid de l'hiver fouetter sur mon visage. J'essaie de courir jusqu'au gymnase, et manque de m'évanouir au bout d'une minute, je me remets donc à marcher. Je n'ai plus l'habitude de faire quelques footings par semaine, et donc perdu mon endurance que j'avais mit du temps à acquérir. De plus, cet hiver ne me donne aucune envie de faire du sport et ça se répercute sur mon pauvre ventre - qui n'a rien fait, le pauvre ! Enfin bref, il est temps que je me reprenne et fasse une diète pour mon propre bien, avant de finir comme un ours en hibernation.

J'arrive finalement à temps à l'entraînement, et fais la bise à Lucile.

« - En place ! », s'exclame le coach. « - Vous faites dix tours de terrain en calant votre respiration. Tous le monde connaît sa VMA, ici ? Bon, après, vous ferez dix pompes. Ce n'est pas ça, mais il va falloir vous ressaisir. On dirait que vous êtes des morves ! Le tournoi est dans trois mois ! »

Before.Where stories live. Discover now