Before.

~ Chapitre 41

Cet entrevu avec Élisa m'a fait beaucoup plaisir. Non seulement le chocolat chaud était délicieux, mais en plus elle s'est montré vraiment compréhensive et gentille. Et puis, je la remercie du fond du cœur pour avoir eu l'idée de me faire suivre un "cours chrétien". Ça  va me permettre de mieux comprendre cette religion, et peut-être... m'y introduire ? Je ne sais pas, c'est confus dans ma tête, je ne sais pas réellement ce que je veux ni ce que j'attends de ces cours.

"- Romane ? Tu nous écoute ?"

"- Hum, oui bien sûr.", dis-je en sortant de mes pensées.

"- Donc comme nous te le disions, on est vraiment mécontents de cette attitude. Je n'arrive pas à croire que tu as fugué !", s'exclame ma mère en Skype, alors que je la regarde d'une expression lassée.

"- Je n'ai pas fugué ! Nous sommes parti dans le village d'à côté."

Cela fait au moins dix minutes qu'ils me réprimandent: ils viennent de recevoir la lettre du proviseur.

"- C'était un garçon, non ?"

"- Oui."

"- Il a quel âge ? Comment s'appelle t'il ? C'est un copain d'Hadrien ? Il le connaît, au moins ?"

"- Oui, c'est un ami d'Hadrien.", dis-je en ne répondant qu'à leur dernière question.

Je ne peux pas leur dire la vérité, que Hadrien ne l'aime pas plus que ça et que ce fameux garçon est en réalité mon colocataire. Ils me feraient changer de chalet, ou je ne sais quoi, de peur que je dévale la pente des interdictions et des bêtises. Je me sens coupable, mais mes relations ne concernent que moi, non ?

Mes parents soupirent. Je pense que malgré mon erreur, ils sont rassurés que je sois en sécurité, en vie, et avec l'ami d'Hadrien. Enfin, ami... Je ne vais rien ajouter.

Ils débutent donc sur un autre sujet, après toute l'engueulade que je viens de me faire, et me parlent de mes cours que je dois rattraper, de mon équipe de boxe, de Adèle qui va apparemment faire un concours de danse. Elle ne me l'avait pas dit, je ne sais pas trop comment le prendre. Je suppose que c'est à cause de notre relation à distance : on ne se parle plus trop. Et pourtant, on est meilleures amies depuis si longtemps. J'ai passé trop de bons moments avec elle pour l'oublier sur plusieurs milliers de kilomètres.

Quand je raccroche mon ordinateur, après environ trente minutes de discussion avec mes parents, Ethan entre dans ma chambre.

"- Et patati, et patata.. Vous êtes bavards.", se moque t'il en fumant une cigarette.

Je souris et lui lance un oreiller qui se trouve sur ma droite pour me venger. Il le pare en riant, et je remets une mèche de mes cheveux qui est tombée dans mes yeux durant mon lancer.

"- On part dans une heure et demie, d'accords ?", me dit-il plus sérieusement avant de s'en aller après mon hochement de tête positif.

Je décide de bosser une heure pour rattraper mon énorme retard, et puis me prépare pour ce soir. J'enfile une robe d'été avec des fleurs dessus, profitant du fait que la fête se déroule à l'intérieur, et me mets du mascara sur les cils. Je descends lorsque je suis prête, et je découvre Ethan en bas, comme toujours affalé sur le canapé. Il est habillé d'une chemise blanche et d'un pantalon noir, avec ses fameux cheveux attachés. Il me sourit et nous prenons la voiture pour quitter le campus. On dépasse le village : ce n'est sûrement pas là-bas qu'on trouvera une boîte de nuit. On arrive donc dans une ville assez coquette, qui s'appelle Duluth. Ethan nous conduit dans un lieu très précis, et bien caché, ce qui me confirme l'idée qu'il y va longtemps. Peut-être que c'est ici qu'il va le soir quand je me retrouve seule à la maison ?