Himmelska ↝ Thor

ϟ 18. À la découverte d'un nouveau monde ϟ

Némésis se réveilla dans un endroit qui lui était totalement inconnu. Papillonnant des yeux, elle fronça les sourcils en constatant qu'elle se trouvait dans ce qui semblait être une chambre. Se sentant à son aise, elle remarqua qu'elle avait été déposée sur un lit douillet, aux draps étranges. Se redressant en position assise, elle observa l'endroit dans lequel elle se trouvait. Les murs de la chambre étaient étrangement décorés, des sortes d'affiches représentant des personnes et lieux inconnus pour elle étant accrochées dessus.

- Par Odin, mais où est-ce que je suis... ? souffla-t-elle.

Elle n'avait aucune idée de l'endroit dans lequel elle se trouvait, mais elle espérait simplement que le Père de Toute Chose ne l'avait pas envoyée dans un endroit comme Muspellheim, ou encore Svartalfheim. En tout cas, elle n'était pas à Vanaheim ou Alfheim, c'était certain. Elle espérait au moins qu'elle se trouvait dans le royaume le plus proche de celui où Thor avait été envoyé, car il faudrait qu'elle le retrouve au plus vite, selon les paroles d'Odin. Et même si son roi ne le lui avait pas dit, ce serait la première chose qu'elle aurait fait : partir à sa recherche.

Se levant du lit sur lequel elle se trouvait, Némésis eut le réflexe de porter la main à sa taille, afin d'effleurer du bout des doigts le pommeau de son épée. Elle poussa un juron lorsqu'elle ne le sentit pas et se rappela presque aussitôt de ce qui était arrivé à son arme fétiche. Elle se souvint également de ce vide qu'elle avait ressenti avant qu'Odin ne lui annonce qu'il lui avait retiré ses pouvoirs pour toute la durée de son bannissement. Fermant les yeux, voulant s'assurer que c'était le cas, elle tenta de faire appel à ses pouvoirs, mais rien ne vint. Le temps n'avait pas ralenti, ne s'était pas stoppé, et était encore moins retourné en arrière. Regardant chaque recoin de la chambre, Némésis ne fut pas étonnée de ne voir Nébuleuse nulle part. Odin l'avait dépouillée de toutes les choses qui comptaient pour elle, la laissant seule, pour la première fois depuis très longtemps. Le pendentif en forme d'épée qui reposait sur sa poitrine était un cruel moyen de lui rappeler que son épée était avec elle, indirectement.

C'est d'un air morose qu'elle ouvrit la porte de la chambre dans laquelle elle se trouvait, pour sortir dans un couloir beaucoup plus étroit que ceux du palais. La déco était simple, les murs ternes. Rien à voir avec le côté resplendissant du palais, qui brillait de mille feux autant à l'extérieur qu'à l'intérieur ! Entendant du bruit provenant d'une pièce se trouvant un peu plus loin, Némésis se fit plus discrète et posa sa main sur sa taille dans un automatisme, avant de se rappeler, encore une fois, qu'elle n'avait plus Himmelska. Enfin, pas vraiment. Les bruits continuaient et plus elle se rapprochait, mieux elle entendait. Des personnes semblaient discuter, beaucoup de personnes. Mais où était-elle tombée ? Dans une famille de nains ?

Suivant son entraînement de guerrière, Némésis s'approcha lentement de la provenance du bruit avant de bondir d'un seul coup, entrant dans une pièce pour le moins... Étrange. Ce qu'elle avait cru être plusieurs personnes parlant entre elles provenait en fait d'une sorte de boîte noire dans laquelle se trouvaient des gens. S'avançant d'un pas incertain, elle détailla la pièce dans laquelle elle venait d'entrer du regard. Un canapé se trouvait contre le mur, face à la boîte noire semblable à une prison, et d'autres photos comme celles qui étaient disposées dans la chambre ornaient les murs. S'approchant de la fenêtre, Némésis regarda dehors et fronça les sourcils en voyant des chevaux particulièrement bizarres se déplacer dans la rue en face d'elle.

Un bruit de verre qu'on aurait brisé se fit entendre derrière elle, et Némésis se retourna, sur le qui-vive, pour voir un jeune homme se tenir devant elle, les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte. Il devait avoir dans les 500 ans, pas plus, et était brun aux yeux noisette. Son visage était parsemé de grains de beauté et transmettait toute sa stupeur. Ne sachant pas qui il était, et s'il était dangereux ou non, Némésis se jeta sur lui et, par un geste habile, attrapa ses bras et les lui bloqua dans le dos avant de le plaquer face contre le mur. Le garçon lâcha un petit cri terrifié et se débattit, mais elle resserra la prise qu'elle exerçait sur lui et posa une main sur sa nuque, l'obligeant à ne plus bouger.