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Daniela

« Au fait, Lula, tu connaîtrais pas un bon psy ? demanda Paol en se remettant à taper au clavier.

─ Pour les clients de l'association ?

─ Non, pour... pour moi », fis-je en rougissant violemment, mécontente de lui dévoiler un aspect aussi intime de ma vie.

Heureusement, Luiz ne laissa transparaître aucune émotion sur la question.

« Il faut m'en dire plus, se contenta-t-il de commenter. Qu'est-ce qu'il te faut ? Développement personnel ? Tu m'as l'air d'avoir déjà un certain caractère, si je peux me permettre.

─ Deuil, intervint Paol avec douceur, comme je ne disais rien, incapable de prononcer le mot.

─ Hmm, fit Luiz, l'air pensif. Eh bien, il y a Klaus Dieter, bien sûr. Tu le connais, Paolina ?

─ Non.

─ Il travaille à Rio depuis deux ans. C'est un Allemand.

─ Je ne parle pas allemand, commentai-je platement, de nouveau capable de me servir de mes cordes vocales.

─ Oui, mais tu parles très bien le français, je me trompe ? Lui aussi. Vous pourrez communiquer dans cette langue. Je peux lui demander s'il serait intéressé par ton cas, si tu veux.

─ Pourquoi faut-il lui demander ? m'enquis-je, perplexe. Faut pas juste prendre rendez-vous avec lui, un truc comme ça... ?

─ Haha ! Non, je crains que ce ne soit pas si simple, bebe. »

Bebe ? Non mais ? Encore ? Je roulai des yeux, passablement agacée. Paol pouffa de rire, amusée par ma réticence et le culot de Luiz.

« Il est très demandé, poursuivit Luiz sans relever mon air exaspéré. Il a beaucoup de clients et sa clinique reçoit du monde. Il est spécialisé dans les troubles post traumatiques, entre autres choses.

─ Je peux voir quelqu'un d'autre, si c'est à ce point. Ca doit pas être gratuit, non plus.

─ Ne t'inquiète pas du prix.

─ Combien ? »

Luiz sourit devant mon entêtement et s'approcha de moi pour me chuchoter une somme à l'oreille. Je pâlis et levai les yeux vers lui.

« Attends ! La séance ? m'étranglai-je.

─ Oui.

─ Ah ouais. Quand même, ouais.

─ Ne t'inquiète pas, je pense qu'il acceptera de te recevoir pour moins que ça, et rapidement. C'est un ami de la famille, en quelque sorte... Il me rendrait ce service si je le lui demandais.

─ Ah ouais ? fis-je, méfiante. Et toi, tu voudrais quoi en échange, du coup ?

─ De toi ? Un baiser. Quoique, un sourire suffirait. Tu fais très porte de prison, comme ça, de prime abord...

─ Ha-ha, fis-je, pince-sans-rire. Mais c'est qu'il est drôle, le nouveau chargé des subventions ?

─ Je te tiens au courant », conclut Luiz, et il alla s'asseoir à son bureau, qui faisait face à celui de Paol.

Bon. On verrait ça, alors.

A cet instant précis, la porte du bureau s'ouvrit et un livreur en sortit, le casque de sa moto glissé sous le bras. Fábio le suivait, l'air contrarié. Son visage se fendit néanmoins d'un petit sourire lorsqu'il m'aperçut, toujours appuyée au bureau de Paol.

Le Solstice d'été (HB 2)Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin