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Daniela


A la séance suivante, Klaus Dieter et moi débattîmes du groupe de parole, de ses participants et de ce que j'en avais retiré.

─ J'ai beaucoup aimé l'expérience, avouai-je, toujours aussi surprise. J'en avais entendu parler, mais je n'avais jamais essayé. C'est pour ça que vous m'avez envoyée là-bas, hein ?

─ Oui. Je me doutais que ça te plairait, et que tu y trouverais une forme de réconfort. La parole soulage, tu sais, Dani. C'est déjà ce que nous faisons ici.

─ Oui, mais là... enfin... tous ces gens, c'était... ce qu'ils ont vécu... et ils en sont revenus ! Ca m'a vraiment impressionnée. Franchement, Je ne pensais pas rencontrer autant de personnes... si différentes... qui finalement ressentaient la même chose que moi.

─ Je sais, oui. C'est pour ça que je t'ai demandé d'y aller. Ces personnes ont souffert, aussi. C'est réconfortant, quelque part.

─ Oui. C'est exactement ça. Merci.

─ Je suis ravi de l'entendre, Dani. Et de rien. Félicitations, tu as surmonté ton deuil. Je serai ravi de te voir de temps à autres pour vérifier comment tu vas. Que dirais-tu d'une fois par mois, pour commencer, au lieu d'une fois par semaine ?

Surprise, je levai les yeux. Quoi ? On avait fini ? J'avais fini ?! Les larmes me montèrent aux yeux. Un éclat de rire incrédule m'échappa.

Klaus Dieter sourit.

─ Je suis guérie ? demandai-je lentement, avec des trémolos dans la voix.

─ Si on parle du fait que tu es en mesure de gérer les émotions que la perte de Rubén te fait traverser, selon moi, oui. Mais comme tu sais, tu n'oublieras jamais. Tu vivras simplement avec, jour après jour.

─ Mais j'en suis capable. Je me sens capable, en tout cas.

─ Je t'en sens capable également. Nous avons atteint notre objectif. Félicitations, Dani. C'était une belle collaboration. Un peu agitée, certes, mais...

Saisie d'une vive émotion, je lui sautai au cou pour lui coller un énorme baiser sur la joue. Puis un autre. Klaus Dieter se mit à protester pour la forme.

─ Doucement, jeune fille. Je suis un homme marié.

─ Votre femme est blonde avec de gros lolos, c'est ça ? lançai-je, me rappelant de ce qu'il m'avait dit lors de notre toute première séance.

─ Absolument pas. Figure-toi que c'est une petite brune à petite poitrine. Comme toi, en fait, avec un caractère beaucoup plus digeste, Dieu merci.

J'en restai bouche bée, indignée, tandis qu'il riait à gorge déployée.

─ Vous m'avez menti, alors !

─ Et alors ? Ca s'est révélé efficace, vu que tu as fini par lâcher prise.

Ben tiens !


**


Suite à ça, je retournai au groupe de parole, environ une fois par mois. Souvent juste avant mon rendez-vous mensuel avec Klaus Dieter.

Dès la seconde visite, je parlai de Rubén et moi.

─ Je m'appelle Daniela... la dernière fois, j'ai rencontré certains d'entre vous mais je ne me suis pas présentée. Aujourd'hui je voudrais vous parler de ce qui m'est arrivé.

Le Solstice d'été (HB 2)Όπου ζουν οι ιστορίες. Ανακάλυψε τώρα