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Alessio


J'avais encore rêvé d'elle.

J'étais réveillé depuis quelques minutes et, retranché sur mon canapé, je regardais Dani qui dormait dans le futon. Elle n'avait pas l'air prêt à émerger avant un moment.

Je me levai et gagnai la salle de bains sans faire de bruit. En fermant la porte, j'avisai sa petite trousse de toilette blanche à cupcakes roses, posée sur l'étagère à côté de la mienne, noire et fonctionnelle.

Mon estomac se tordit. Dani était vraiment là.

Je ne pensais pas la revoir, pas si vite en tout cas.

On s'était mis d'accord.

Et voilà qu'elle était là.

Dans mon lit.

Je retins un soupir de défaite.

Je pris ma douche, enfilai un t-shirt et un short, et revins dans la pièce principale. Je la trouvai toujours endormie, sur le ventre. Doucement, je passai les doigts entre ses boucles ébouriffées. Ses paupières frémirent. Dès que je retirai ma main, elle roula sur le côté avec un soupir, attrapa son oreiller, enfin le mien, et le serra contre elle en marmonnant Dieu sait quoi.

Je ne pus m'empêcher de sourire.

J'attrapai mon portefeuille, mes clefs et je sortis.

Il ne faisait pas trop chaud ce matin. Il était assez tôt encore, 8 heures 45. Il y avait la queue à la boulangerie, comme devant tous les restaurants bien en vue à Tokyo. Il me fallut presque quarante-cinq minutes entre le trajet aller, la queue à faire et le retour, mais ça me permit de réfléchir tranquillement.

Lorsque j'ouvris la porte de l'appart, Dani était réveillée, en train de bâiller, assise sur le rebord de la fenêtre. Elle avait tiré les rideaux et s'était habillée, portait une robe taillée dans le même tissu qu'un T-shirt. La robe était sans manches, d'un gris discret, avec les mots « WHY NOT » inscrits sur le devant. Elle n'était pas moulante, mais je la trouvai indubitablement sexy à cause des ouvertures sur le côté, assez grandes pour qu'on puisse voir la peau bronzée de ses flancs, la broderie noire du soutien-gorge qu'elle portait dessous. Les jolis bas plumetis n'arrangeaient pas les choses, hein, non plus. Dani détestait les collants et ne portait que des bas par tous les temps. Je me sentis comme un imbécile sur le pas de cette porte, qu'elle me plaise autant, je veux dire... elle avait noué ses cheveux en deux couettes lâches qui bouclaient joyeusement et regardait la rue en contrebas.

─ Coucou, lui dis-je.

Elle tourna la tête vers moi et mon cœur s'emballa lorsque son regard d'un chocolat profond croisa le mien. Je lui fis un sourire timide. J'étais de meilleure humeur que la veille. Un peu. Je pense qu'elle s'en rendit compte. J'avais été froid, un peu distant. C'était ce qu'il m'avait fallu... Le temps d'assimiler ce qui m'arrivait.

Dani à Tokyo. Ca faisait vraiment bizarre.

─ Coucou, fit-elle en se levant, l'air un peu timide elle aussi, et l'ourlet de sa robe recouvrit pudiquement la jarretière en dentelle de ses bas. Heu... Ca va ?

─ Ouais, ouais... Et toi ?

─ Ca va, merci.

Elle s'approcha gauchement de moi, et je la suivis des yeux, un peu gêné.

─ Je peux te faire un bisou ? demanda-t-elle, me prenant au dépourvu.

─ Oh... bien sûr.

Je me penchai obligeamment pour qu'elle puisse m'embrasser sur la joue et moi sur la sienne.

Le Solstice d'été (HB 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant