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  Alessio

  La maison de la mère de Dani était plongée dans l'obscurité, toute calme. Apparemment, sa mère dormait, et Paolina n'était pas encore rentrée. On était tranquille. A part les bruits de la rue, on entendait rien.

  Dani me regardait de la porte de la salle de bains, comme si elle n'osait pas m'approcher après ce qu'on s'était dit dans la voiture. Elle était trop mignonne dans sa petite nuisette blanche à imprimés rouges. Il y avait un petit nœud en satin sur le devant.

J'étais assis sur son lit. Je posai mon portable sur la table de nuit.

─ Viens ici Dani, lui dis-je en agitant lentement l'index.

Elle s'approcha lentement. Quand elle fut à ma portée, je l'attirai à moi pour qu'elle s'asseye sur mes genoux. Elle s'installa en mettant les jambes de part et d'autre de ma taille. C'était génial de sentir son poids sur moi comme ça, la chaleur de son corps. Je caressai la peau de sa cuisse. Elle était aussi douce que dans mes souvenirs. Tout ça m'avait manqué. Tout naturellement ses bras se nouèrent derrière ma nuque ; j'enfouis le nez dans son décolleté et la serrai très fort dans mes bras. Elle me rendit mon étreinte en étouffant un sanglot.

─ D'accord, j'ai fait n'importe quoi, mais je ne veux pas que tu me le reproches constamment. C'est bon, à un moment donné ! Je t'ai dit plusieurs fois que j'étais désolée. Je te le redis : je suis désolée. C'est la dernière fois que je te le dis. Tu comprends ?

─ Oui, dis-je en déglutissant.

─ J'ai ma vie à vivre, Alessio, et j'ai besoin, j'ai besoin que tu me pardonnes, renifla Dani. T'as rompu, tu m'as déjà punie, maintenant passons à autre chose.

Je levai le menton vers elle. Je ne savais pas si j'en étais capable. Une petite voix me disait « c'est trop facile ! elle t'a mené en bateau, et maintenant, tu dois lui pardonner ? »

Je vis dans son regard brouillé de larmes qu'elle regrettait vraiment, qu'elle avait vraiment compris, et les tourments que j'avais sur le cœur depuis le mois de décembre s'allégèrent malgré tout.

─ Je te l'ai dit au téléphone la semaine dernière, reprit Dani tout doucement. En fait je m'en veux énormément de... pas avoir su... gérer les choses. Je ne peux pas supporter l'idée que tu m'en veuilles toi aussi. C'est juste trop lourd.

─ D'accord. D'accord.

J'avais mal quand elle avait mal, c'était une des raisons pour lesquelles j'avais mis fin à notre relation. Je n'arrivais pas à la voir souffrir, et ça n'avait pas changé.

─ C'est bon, cédai-je. On oublie. Enfin... je vais tâcher de tourner la page sur ça.

─ C'est vrai ?

─ Ouais, c'est vrai. Ca prendra sans doute un peu plus de temps, mais je vais plus te saouler en ramenant ça sur le tapis, promis.

Il y eut un long silence. Elle caressait mon torse nu de la main, dessinait le contour de mes abdos avec son doigt. Sa caresse éveillait de bien agréables sensations sur ma peau.

─ Je sais que je t'ai fait souffrir, murmura-t-elle en posant son front contre le mien. Mais tu m'as fait mal aussi. Tu m'as fait mal tout ce temps parce que tu voulais pas avoir confiance en moi. J'aurais voulu que tu t'en sentes capable. Même là quand je te dis que je veux pas de copain, t'as du mal à me croire.

─ C'est pas ça... j'ai du mal parce que... j'ai juste vraiment pas envie que t'aies un copain, m'entendis-je dire. C'est égoïste, mais putain je peux pas m'en empêcher, je... je suis amoureux de toi, tu sais.

Le Solstice d'été (HB 2)Where stories live. Discover now