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Daniela


Oui, tout à fait, absolument, ça irait très bien, tant qu'il remettait son t-shirt ou quelque chose, bordel.

Il était toujours vêtu de son seul caleçon.

─ Tu vas dormir comme ça ? demandai-je en clignant des yeux.

─ Oui.

Oh, misère.

─ Et j'ai encore trop chaud, ajouta Alessio en se grattant machinalement la joue. Je garde mon caleçon simplement parce qu'on m'a appris à respecter ces dames.

No comment. Si, comment.

─ Toute façon ce n'est rien que je n'ai déjà vu, marmonnai-je en me glissant sous les draps.

Alessio me regarda fixement.

Il ne répondit rien.

Il entra dans la salle de bains, laissant la porte grande ouverte, comme d'habitude. Je l'entendis faire pipi, se laver les mains, puis les dents.

Je ne fis aucun commentaire ce soir-là, de peur qu'il me dise d'aller me trouver un hôtel si je n'étais pas contente.

Pas folle la guêpe.

Il revint enfin, bondit sur le futon sans plus de cérémonie et tendit la main pour éteindre la lumière.

L'obscurité se fit, enfin, pas tout à fait. Le store était levé et les vifs néons de la rue nous éclairaient assez pour que je puisse voir l'expression sur le visage d'Alessio.

Il me regardait d'un air indéchiffrable.

─ Bonne nuit, murmurai-je, toute timide tout à coup.

─ Bonne nuit.

Silence.

Je m'enhardis à l'embrasser sur la joue.

Il ne dit rien.

Encouragée, je glissai la main dans ses cheveux, doucement, prudemment.

Il ne dit rien non plus.

Alors je me rapprochai de lui jusqu'à me coller à lui et....

─ Qu'est-ce que tu fais ?! demanda aussitôt Alessio, le ton peu engageant.

Il m'avait attrapée par les deux poignets et immobilisée en un battement de cil. Nous étions nez à nez. Je le sentais tendu, extrêmement mal à l'aise.

─ Rien, je..., bafouillai-je maladroitement. Enfin...

Franchement, je ne pensais pas qu'il m'arrêterait en si bon chemin. J'étais gênée.

Alessio me lâcha et me considéra d'un air moqueur.

─ C'est mon strip ridicule de tout à l'heure qui te donne des idées, là ?!

Le ton de sa voix était mi-figue mi-raisin, comme s'il essayait de plaisanter mais n'en avait pas tellement envie, au fond.

─ Ha-ha..., fis-je. Ne te flatte pas trop, hein. Heu... tu sais quoi ? C'est vrai, on crève de chaud ici.

─ Oui. Désolé pour ça. Il fait vraiment très chaud ces derniers jours, ce n'est pas habituel.

─ C'est pas grave, c'est pas ta faute.

─ Attends, je vais allumer le fan.

Il se leva pour mettre le ventilateur en marche. Il était mal à l'aise et moi aussi. Je sentis qu'il se recouchait juste à côté de moi et dus me faire violence pour ne pas m'asseoir à califourchon sur lui et me jeter sur ses lèvres une nouvelle fois.

Le Solstice d'été (HB 2)Where stories live. Discover now