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Alessio


  La vision de Dani en robe et talons aiguilles ne me laissait pas indifférent, y'a pas de doute. Surtout la pensée qu'elle les avait mis pour me plaire à moi. Eh bien, t'inquiète pas, baby, tu me plais. J'avais toujours eu un faible pour son dos, que je trouvais très sexy...

Evidemment, sa version en bikini n'était pas mal non plus.

Je m'en délectais, affalé sur la banquette du bateau.

Ce minuscule bout de tissu qu'elle portait m'inspirait des pensées toutes plus coquines les unes que les autres. Le fait de barrer un bateau avec une casquette vissée à l'envers sur la tête ne faisait qu'accroître mon fantasme. Sans parler du joli petit A qui me narguait, juste au-dessus de l'élastique de son bas de bikini blanc.

Je ne doutais pas une seule seconde qu'elle allait me détruire, un jour.

Il fallait vraiment que je trouve la force... quelque part... de m'en détacher. Sinon j'allais dépérir sans elle, comme une plante privée d'eau et de soleil. Pas fun.

─ Ca va bien meu querido ? me demanda Dani, me souriant par dessus son épaule.

─ Oui, très bien, mentis-je, la voix rauque.

J'étais si désespérément amoureux d'elle que c'en était ridicule.

─ On va chercher les clients, et ensuite, on ira les déposer chez les Estevao, m'annonça Dani en faisant tournoyer la barre entre ses mains. C'est pas loin.

─ Tu vas rester dans cette tenue ? demandai-je aussitôt, aux aguets.

Comme je l'ai dit, ce bikini lui allait à ravir, mais surtout, il était riquiqui. La dernière chose que je souhaitais, c'était que d'autres mecs arrivent de nulle part et profitent de ce charmant spectacle.

Elle me regarda en secouant la tête, l'air sévère.

─ Je m'habille comme je veux, hein, Alessio ? Commence pas à faire ton macho dirigiste, là.

─ Bien sûr, bien sûr, ma chérie doucette, susurrai-je d'une voix sucrée pour l'amadouer. Mais heu, dis-moi quand même qui sont ces gens ?

─ Ce sont deux femmes âgées qui vont au brunch des Estevao. Ce brunch a lieu tous les week-ends. Parfois, Lula ou moi faisons la liaison pour leurs invités. C'est Lula qui m'a trouvé ce plan. Ils paient bien. Je verse l'argent dans l'asso. On a jamais assez d'argent, c'est dingue la vitesse à laquelle ça part. Y'a tellement de gens à aider...

─ Ca se comprend. C'est une bonne idée. Je t'admire beaucoup de gérer cette association, tu sais.... T'es super courageuse. J'aimerais bien t'en filer, de l'argent, moi...

─ Tu peux toujours faire un don, Alessio, ce serait sympa.

─ En nature, ça compte, ou pas ?

Dani me donna une tape derrière la tête, en souriant.

Aïe !


***


  Un peu plus tard, nous récupérâmes les grands-mères, toutes deux vêtues d'élégants tailleurs, un parfum capiteux flottant autour d'elles, des colliers de perles ornant leurs cous ridés.

  Pendant que Dani tenait la barre, je m'improvisai serveur et leur apportai leurs boissons, me pavanant avec le plateau au bout de mes doigts tendus. Elles me firent de charmants sourires et m'applaudirent joyeusement. L'on devisa en anglais. Il ressortit de la conversation qu'elles étaient absurdement riches, l'une Australienne l'autre Autrichienne, et s'étaient rendues à Paris à bon nombre d'occasions.

Le Solstice d'été (HB 2)Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin