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Mais arrivée au bout du couloir, je ralentis.

Bon sang, si, je pouvais gérer ça. Je n'avais pas besoin de m'enfuir. J'étais assez forte maintenant. J'avais suffisamment appris. Je pouvais le faire... je pouvais le faire !

Paol arriva à grands pas à cet instant.

« Je retourne à Esco, apparemment, on aurait oublié la petite monnaie de la buvette... pff ! A plus. Bon courage pour... eh bien, passer du temps avec l'amour de ta vie. »

Je ne répondis pas.

« Hé ! Me dis pas que la mise à pied commence ce soir, quand même ?

─ Non, demain vendredi, répliquai-je sèchement. Et toute la semaine prochaine, du coup.

─ Tu es vraiment fâchée, hein ?

─ A ton avis ? »

L'ascenseur, que j'avais appelé dans ma fuite, arriva à cet instant. Paolina s'y engouffra et appuya sur le bouton Ground Floor.

« Tu es énervée, mais je sais qu'en vrai tu es contente de le voir » me dit-elle juste avant que les portes ne se referment.

J'hésitai encore un instant, avant de faire demi-tour. Je pris une inspiration et frappai doucement à la porte d'Alessio.

Alessio l'ouvrit presque tout de suite, et nous nous retrouvâmes nez à nez.

« Dani... » commença-t-il, mais je posai l'index contre ses lèvres pour qu'il me laisse parler.

Je repris une grande inspiration. Mon cœur battait très vite dans ma poitrine.

« Je t'aime, Alessio, tu le sais, ça, hein ? » murmurai-je.

Alessio cligna des yeux, l'air surpris.

« Tu quoi ?

─ Ben... Je... t'aime.

Tu m'aimes ?

─ Ben oui, je t'aime, je... Je t'ai toujours aimé, tu le sais bien.

─ Nan, je savais pas ? C'est une sacrée nouvelle. Dis m'en donc plus à ce sujet. »

Je croisai les bras sur ma poitrine, comprenant enfin ce qu'il était en train de faire. Il souriait d'une oreille à l'autre, cet imbécile. Il était d'excellente humeur, ce qui n'était pas mon cas.

« Ecoute Alessio, c'est ce que je suis venue te dire. J'apprécierais que tu évites de plaisanter avec moi, comme ça.

─ Jusqu'à quel point ? » rétorqua Alessio immédiatement.

Ma requête avait l'air de le partager. La satisfaction, le soulagement et l'irritation se succédaient sur son visage. Pourquoi ?

« Jusqu'au point de... rien du tout, répondis-je. Que dalle. Nada.

─ Mais c'est impossible ! Qu'est-ce que je vais faire des idées un peu discutables que j'ai chaque fois que je te regarde, alors ?

─ Quelles idées discutables ? ne pus-je m'empêcher de demander.

─ Ben, mettons, si je te plaquais contre ce mur, par exemple, dit Alessio en s'adossant nonchalamment à la porte, les bras croisés. (Il désigna le mur du couloir, derrière-moi). Et que je te faisais un suçon dans le cou... ou deux, peut-être. C'est discutable, ça, non ?

─ Heu... heu... heu... »

J'avais bu chacune de ses paroles, les lèvres entrouvertes ; mon cerveau avait court-circuité. Voilà précisément pourquoi je ne voulais pas de ce genre de situation, surtout avec lui !

Le Solstice d'été (HB 2)Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon