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Daniela


─ Tout s'est bien passé, hein ? me demanda Alessio alors qu'on remontait en voiture. Je me suis tenu à carreau. T'es contente ?

─ Oui, Alessio. Bravo.

─ Il est super ton bureau, j'ai kiffé. C'est grand, dis donc.

─ On a eu de la chance Fábio et moi de trouver cet endroit. J'aime beaucoup aussi.

Je mis ma ceinture. J'étais un peu tracassée de la façon dont Lula m'avait accueillie. Il me battait froid. Normal... j'espérais qu'on puisse discuter, plus tard, mais il s'en remettrait, hein ?

Vingt minutes plus tard, je garais la voiture dans le parking de la marina.

Il faisait un temps splendide, parfait pour une traversée.

Nous marchâmes le long du port en nous tenant par la main. Je m'arrêtai pour saluer le vieux Benício, qui était toujours là, assis sur son bidon retourné sur le pont de son petit bateau. Il lisait un roman tout en suçotant sa pipe éteinte. Ne manquait que le béret sur ses cheveux gris et le tableau d'Epinal serait complet.

─ Salut, Dani ! fit Benício en fermant son livre. Comment ça va ?

─ Super, Ben ! Je te présente Alessio.

Benício loucha sur nos mains liées.

─ C'est lui, ton vrai fiancé, si je comprends bien.

─ En quelque sorte, répondis-je en fixant Alessio du coin de l'œil.

─ Enchanté, dit Benício à Alessio, en anglais.

─ Enchanté moi aussi, répondit Alessio en lui serrant la main.

Benício sourit, ce qui étoila ses yeux malicieux de plein de jolies petites rides.

─ Il faut bien prendre soin de Dani, d'accord ? C'est une gentille fille.

─ Entendu. Je suis d'accord avec vous. Dis donc, il est chouette votre bateau !

─ Merci, c'est un Beneteau Antares. Un bon bateau de pêche.

─ C'est quoi le moteur ? Un Turbo Diesel non ? Il a quel âge ?

─ Effectivement, c'est un Turbo Diesel, et il est plus vieux que toi mon raffiot je pense. La coque a vingt-huit ans.

─ Oui, c'est plus vieux que moi... c'est même plus vieux que la vieille Dani, alors...

Je donnai un coup de coude à Alessio entre les côtes et Benício et lui s'esclaffèrent. J'avais le sourire aux lèvres. J'aimais bien le fait qu'Alessio s'intéresse à Papi Ben, qui était absolument adorable, une crème.

Il était gentil, Alessio. Attentionné.

Nous nous attardâmes quelques minutes de plus auprès de Ben avant de lui souhaiter une bonne journée.

─ Tu parles mieux l'anglais que ce que je pensais, lui dis-je, un peu taquine. Ton charmant accent français est presque indécelable.

─ Quoi ?! Pfff mais bien sûr mais qu'est-ce que tu crois, toi ! se rengorgea Alessio en dégainant ses RayBan Aviator d'un geste affecté du poignet.

Il haussa comiquement les sourcils à mon intention avant de les chausser, l'air faussement guindé. Je ris de nouveau.

Nous poursuivîmes notre chemin, saluant encore deux autres bateliers que je connaissais bien, Ricky, un New-Yorkais établi à Rio, et Miguel, un adolescent dégingandé, très timide, qui servait sur le yacht de luxe d'un ami de Cassio. Il était incapable de me regarder dans les yeux et bafouillait lorsqu'il me parlait, mais il avait d'énormes connaissances concernant le domaine maritime et ne manquait jamais de me donner un coup de main pour le Radiant.

Le Solstice d'été (HB 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant