41

621 82 51
                                    


Alessio


Après le brunch, j'emmenai Dani à Akihabara, comme promis la veille.

Akihabara est un quartier très populaire où on trouve facilement des tas de jeux vidéos et de mangas. Partout, de grands immeubles regorgeant de mangas, d'artworks, de goodies, de collectors, de figurines diverses et variées. Le paradis des otakus. J'y allais souvent avec Rin et Michael.

Dani sauta de joie à la sortie de la gare, ce qui m'amusa.

Le soleil jouait à cache-cache avec les nuages, il y avait un petit vent. Je passai ma veste en jean à Dani qui avait laissé la sienne chez moi.

─ Merci, dit Dani avec un sourire.

« De rien, je t'aime » pensai-je très fort, mais je ne dis rien.

Nous passâmes une bonne partie de l'après-midi à jouer à des classiques dans la salle d'arcade de Sega. On testa aussi des jeux de réalité virtuelle qu'on ne trouvait qu'au Japon. Je montrai à Dani mes préférés. On débattit des points forts et des inconvénients de chacun.

Après quoi, riant et se chamaillant, on passa à l'étage des purikura, des photomatons très populaires au Japon, avec un choix énorme pour personnaliser les clichés.

J'attirai Daniela sur mes genoux. Elle passa les bras autour de mon cou et on se bécota jusqu'à ce que la voix féminine japonaise pré enregistrée se mette à scander :

Uan, Tsu, Surii, Pouzu ! (One, two, three, pose)

Sans se consulter, on fit quatre photos différentes : sur la première, on faisait le traditionnel V de la victoire ; sur la seconde, des grimaces de débiles profonds devant l'objectif ; sur la suivante, on se regardait l'un l'autre en se souriant, front contre front ; sur la dernière, j'embrassais Dani sous l'oreille et elle riait.

─ On est radieux, constata Dani, l'air amusé.

Son regard était tendre en détaillant les photos et mon regard était certainement tendre en la détaillant, elle.

─ Garde-les toutes, si tu veux, lui dis-je subitement.

Elle releva la tête vers moi, étonnée.

─ T'es sûr, meu Alessio ? On peut partager, y'en a quatre, après tout.

Elle déchira le tirage et me tendit la moitié, au hasard.

En sortant de là, bras dessus bras dessous, on décida de prendre un bon goûter. On se partagea des tartelettes de chez Pablo Mini (je pris thé vert et pomme-cannelle et Dani citron et fraise) et bûmes d'énormes milkshakes. Lorsque Dani m'embrassa, sa langue était froide et avait cet irrésistible goût de chocolat... je ne résistai donc pas à la tentation de l'embrasser à mon tour.

On fit un peu de vélo ensuite, et Dani reprit des photos, puis nous dinâmes dans un restau de sobas avant de rentrer.

─ Oublie pas de m'envoyer les photos, dit Dani en m'embrassant sur le nez.

─ T'inquiète, t'inquiète. Je t'envoie tout ça dans la semaine.

─ Cool. C'était une super journée. Je suis contente, merci.

J'étais content qu'elle soit contente. Sur le chemin de la gare à la maison, Dani n'arrêta pas de me faire des bisous, dans le cou, sur le visage, sur la bouche, etc. Je lui en rendis certains, pas d'autres. J'étais un peu perdu dans mes pensées. Au final, elle entrelaça ses doigts aux miens tout en regardant Tokyo de nuit.

Le Solstice d'été (HB 2)Where stories live. Discover now