29

556 82 44
                                    


Daniela


Nous montâmes au quatrième et dernier étage. Il n'y avait que deux portes sur le palier. Alessio sortit ses clefs de sa poche et déverrouilla celle de gauche.

─ Voilà. C'est tout petit mais c'est chez moi, dit-il affectueusement.

Il s'effaça pour me laisser passer, et j'entrai en premier dans son studio, effectivement pas très grand, un peu moins de quinze mètres carrés, je dirais. Je m'y sentis bien tout de suite.

Il y avait un coin cuisine minuscule, et de l'autre côté, un canapé deux places installé en face d'une petite télé. La console Nintendo Switch y était branchée, la manette abandonnée par terre sur le tapis crème. Les lattes du parquet étaient en bois clair. Il y avait une table basse assez large avec quatre coussins disposés autour. Je souris pour moi-même en constatant que tout était bien rangé. Voilà qui était résolument très Alessien.

Lequel Alessio me dépassa pour aller dans la cuisine.

Je posai mon sac sur le canapé et m'y assis tandis qu'il mettait de l'eau dans une petite bouilloire.

─ J'ai pas de thé, désolé, dit Alessio en ouvrant un placard pour sortir une tasse. T'as faim ? Tu veux que je te fasse un truc à manger ? On peut descendre, y'a un très bon restau d'okonomiyakis* juste en bas, s'tu veux. Tu sais ce que c'est ? T'aimerais, c'est une sorte de crêpe, c'est super bon.

─ J'ai déjà mangé, alors un petit café c'est parfait, merci beaucoup Alessio.

Je retirai ma veste et le regardai faire, jeter du café dans la tasse et verser l'eau frémissante, ajouter du lait et du sucre, deux morceaux. Je souris pour moi-même. Oh, il me connaissait.

Je le détaillai pendant qu'il ouvrait son frigo à la recherche d'un truc à boire pour lui-même. Il portait un t-shirt noir avec des kanjis japonais blancs dessus et un jean, des bottines à lacets que je n'avais jamais vues avant. Je notai que se ses cheveux avaient bien poussé depuis Rio, et étaient de nouveau un chouia trop longs, à cette longueur qui me plaisait tant ; j'avais toujours aimé quand sa frange caressait son front en ondulant de cette façon. Ca accentuait son air enfantin.

Il avait plus de bracelets brésiliens que dans mon souvenir, réalisai-je lorsqu'il me rejoignit et me tendit la tasse. Et des bracelets avec des perles en bois sombre, ouvragées. Certaines étaient gravées de kanjis japonais.

─ Merci, répétai-je.

─ Pas de quoi.

Il but la moitié d'une petite bouteille d'eau d'un coup, approcha la table basse et s'assit dessus, face à moi, au lieu de se poser à côté de moi sur le canapé. Il écarta un peu les magazines de dessin entassés à côté. Alignés dessus, il y avait quatre crayons de papier différents, deux gommes et un carnet à croquis rouge, fermé, à la couverture un peu écornée.

─ Tu sais ce que ça signifie, les caractères sur tes bracelets ? demandai-je, curieuse.

─ Oui, dit Alessio en baissant les yeux sur ses bracelets. Celui-ci, c'est mon prénom en caractères. On me l'a offert. Et les autres c'est des trucs du genre force, courage, etc...

─ J'aime bien. Ca te va bien, c'est sympa.

─ Merci. Alors... je suppose que t'es pas venue jusqu'à Tokyo pour me complimenter sur mes bracelets... qu'est-ce qui t'arrive ? me demanda doucement Alessio.

─ Ce qui m'arrive ? C'est Luiz...

Le simple fait de prononcer le nom de Luiz me tordait le ventre.

Le Solstice d'été (HB 2)Where stories live. Discover now