Le Solstice d'été (HB 2)

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Daniela

Lula me fit un signe de tête et s'éloigna sans rien ajouter.

J'allai chercher Alessio, un peu contrariée.

Il était en pleine partie lorsque j'arrivai. Je croisai ma copine Niki. Elle portait une robe t-shirt noire qui dévoilait ses jambes laiteuses, parsemées de tâches de rousseur, et mâchouillait le bout de sa tresse, comme à son habitude lorsqu'elle était d'humeur songeuse.

─ Hey, Niki, salut.

─ Salut, D ! Quoi de neuf ?

─ Rien, j'ai couru Rio toute la journée. Je suis KO.

─ Ca a l'air de bien se passer avec ton mec, hein, depuis le concert ? T'es contente ?

─ Très, convins-je. Et toi, avec ta sœur ?

─ Elle part demain soir, déjà. C'est passé trop vite. Mais je lui ai dit que je ferai un saut à Moscou en juillet. C'est cool. Tu voudrais venir ?

─ Pourquoi pas, j'ai jamais été en Russie.

Je discutai avec elle le temps que la partie se termine. Je vis de l'argent changer de mains. Puis je me penchai à l'oreille d'Alessio, passai les bras autour de son cou et lui dis que je voulais rentrer.

─ J'ai gagné 300 Rials, m'annonça Alessio, tout fier et tout excité.

Il avait les joues rouges et débordai d'un enthousiasme ravageur.

─ C'est super, mon Alessio ! Alors, on rentre ? Je suis crevée...

─ Encore un peu, ok, ma chouquette ? Je veux voir si je peux me faire 200 de plus.

Lorsqu'il vit ma tronche, Alessio s'excusa.

─ Désolé, bébé. Je me suis laissé emporter par l'ambiance.

Nous descendîmes du bateau et nous retrouvâmes sur les quais éclairés de petites lampiotes disséminées dans le sol.

─ Tu veux bien conduire ? lui dis-je en lui donnant mes clefs. Je te mettrai l'adresse dans le GPS.

─ Oui, bien sûr. T'es fatiguée à ce point ?

─ Oui.

J'étais fatiguée du foutoir dans lequel je me trouvais, surtout. Je lui en voulais. Pourquoi ne me demandait-il pas de reprendre ? Je ne croyais pas dans les relations longue distance mais... s'il me le proposait... je pourrais peut-être essayer... enfin... à moins de tout faire exploser de nouveau parce que je n'étais pas prête, merde.

« Tu dis n'importe quoi, Dani, arrête, pensai-je. Il ne s'agit pas de ça. Vous pouvez pas reprendre. C'est pas le moment ».

Nous prîmes la Mini Cooper, Alessio au volant et moi assise à côté de lui. Il nous fit sortir du port. Je le regardais conduire. Je le trouvais préoccupé aujourd'hui. Il était avec moi, mais en même temps, il avait l'air... je ne sais pas. Préoccupé, c'est le mot. Toujours à fixer son portable...

─ Y'a un truc qui te gêne, lui dis-je alors qu'il accélérait sur une avenue. Tu veux m'en parler ?

J'essayais de lui montrer qu'il pouvait se confier à moi, s'il le souhaitait. Avant, j'étais trop préoccupée par ma propre survie pour vraiment me soucier de ses pensées. Je ne faisais pas exprès, mais certainement que ça lui avait paru égoïste. Résultat, il m'avait jetée.

─ Merci mais non, dit Alessio.

Oh. Ben voilà. J'en étais pour mes frais.

─ Pourquoi pas ?