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Daniela


Je levai les yeux, pour voir Duarte surgir derrière Léticia. C'était un gus large d'épaules, de grande taille. Son pantalon était tendu sur son bide à bière, il empestait l'alcool.

Il tira violemment Leticia en arrière pour s'encadrer dans la porte à sa place.

Je reculai d'un pas.

« Qui êtes-vous ? lança Duarte à l'adresse de Lula qui se plaça devant moi pour me protéger. Vous voulez quoi ?

─ Calme-toi, chéri. C'est Dani, tu t'en souviens ? Je t'ai parlé d'elle. Elle a une association, c'est là où vont les enfants quand ils...

─ Ta gueule ! Je te causais, Léticia ? »

Avant qu'elle ne puisse répondre, il lui asséna une gifle retentissante.

« La touchez pas, salaud ! » m'écriai-je, folle de rage.

Je bondis, mais Lula fut plus rapide ; il m'attrapa par la taille, me poussa sur le côté et se jeta sur lui. Duarte lui donna un violent coup de poing à la mâchoire, mais Lula riposta aussitôt en lui assénant un coup de tête. Léticia poussa un cri strident alors qu'ils roulaient tous deux au sol. La jambe de Duarte heurta un guéridon. Un vase posé dessus vacilla avant de se fracasser sur le sol du salon.

Je tirai Léticia en arrière, la pris dans mes bras.

« Non, arrêtez, hurla Léticia. Je vous en prie, arrêtez ! »

Elle se remit à pleurer. Je la gardais serrée contre moi.

« Salaud, salaud ! persiflais-je. Espèce de fumier ! Vous êtes qu'une ordure ! »

Duarte-le-salopard baissa ses petits yeux vers moi tout en essayant de résister à la poigne de Lula. Ils étaient injectés de sang. Visiblement, il avait déjà beaucoup bu, et il n'était que 13 heures.

« Je serais toi, je me mêlerais de mes oignons. Je la touche si je veux, gamine.

─ C'est ce qu'on verra !

─ C'est ma femme.

─ Salaud ! »

Il fit mine de s'en prendre à moi, mais Lula le tenait fermement, les bras dans le dos. Il laissa échapper un grognement de douleur lorsque Lula lui tordit un peu plus le bras derrière le dos. Comme il avait bu, ses mouvements étaient lents et désordonnés. Ca jouait en notre faveur.

Je fixai Lula avec un brin d'inquiétude. Il saignait au niveau de la bouche. Il me rassura d'un bref signe de tête, pour me dire que c'était rien.

Dix minutes plus tard, alors que Léticia pleurait toujours, deux agents de police faisaient irruption dans le salon et relevaient le mari de force.

« Madame, vous voulez porter plainte ?

─ Porte plainte », soufflai-je à Léticia.

Je savais que c'était le seul moyen pour que cette ordure se calme. Si elle refusait, il recommencerait, et devant les enfants, qui plus est. Quelle horreur.

« Je ne sais pas, dit Léticia en pleurant de plus belle. Je ne sais pas !

─ Ma chérie, ma puce, fais pas ça, susurra Duarte alors que les flics lui passaient des menottes.

─ Léticia, je t'en prie, pense à tes enfants », dis-je, le ton ferme.

Mais elle faisait non de la tête. Un découragement sans nom m'envahit.

Le Solstice d'été (HB 2)Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon