Le Solstice d'été (HB 2)

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Daniela

  Après la visite du Pain de Sucre, nous arrivâmes à l'heure de l'apéro chez Cassio. Il avait envoyé l'adresse sur mon portable : le poker avait lieu dans son yacht, le Discovery, qui mouillait dans la baie, pas très loin du Radiant à vrai dire.

 Une fête avait clairement lieu à bord ; on entendait la musique et les conversations des gens loin depuis le quai. Lorsque nous arrivâmes, il faisait presque nuit, et le soleil fondait dans la mer rouge. Il avait plu plus tôt ; un vent humide avait agité les palmiers. Une petite brise se faisait encore sentir. Je n'avais pas pris de veste le matin même.

Alessio vit que je frissonnais dans ma petite robe en partie trempée par l'averse.

─ Encore froid ? demanda-t-il en me donnant son pull à capuche noir.

─ Un peu. Merci.

Il m'aida à l'enfiler, remonta tendrement les manches sur mes mains et m'embrassa au coin de la bouche, souriant.

─ Tellement mignonne. Toute petite là-dedans, je craque.

C'était moi qui craquais. Ses cheveux châtains étaient tout en désordre, ça me donnait envie de me blottir contre lui.

Il me prit par la main et m'aida galamment à monter à bord du Discovery. Puis il m'y rejoignit d'un bond souple.

Cassio fondit sur nous tel la Justice.

─ Alessiooo, Dani, se réjouit Cassio en écartant les bras comme pour nous étreindre tous les deux en même temps. Bienvenue à bord !

Il portait un polo et un short blancs Ralph Lauren, qui devaient coûter leur prix.

─ Oi, lui dis-je.

─ Alessio, mec, viens jouer avec moi, dit Cassio en entraînant Alessio vers les marches menant au skybridge.

Alessio me fit un sourire d'excuse et disparut avec Cassio. Bon. OK.

Les invités de Cassio semblaient bien s'amuser. Des serveurs en livrée déambulaient entre les gens, chargés de plateaux eux-mêmes chargés de coupes de champagne et d'amuse-gueules. Certains dansaient, d'autres discutaient en riant, d'autres encore disputaient des parties de cartes.

 En balayant la foule à la recherche de visages connus, je tombai sur le regard de velours noir d'Olivia, l'ex de Lula. Elle était aussi jolie que dans mon souvenir. Ses cheveux étaient élégamment relevés ; elle portait une robe dos nu blanche, fendue jusqu'à la taille devant et derrière. Très osé, mais ça tombait parfaitement sur elle.

Si Olivia était là, Lula aussi, probablement.

─ Salut, lui dis-je.

Elle se tourna vers moi. Je lus la surprise dans ses yeux.

─ Tiens, la patronne. Salut.

Elle me tendit un verre de champagne, l'attrapant sur le plateau d'une serveuse qui passait à son côté. Je l'acceptai sans un mot. Nous bûmes chacune une gorgée de nos coupes.

─ Apparemment, j'ai une nouvelle rivale, dit-elle, le ton égal.

Je fixai son visage. Elle semblait lasse, presque triste, et un peu agacée.

─ Heu, c'est ma cousine, dis-je. Paolina Soares.

─ Peu importe qui c'est. Le fait est que c'est toujours quelqu'un.

Je compris ce qu'elle voulait dire. De son point de vue, Lula n'était jamais seul, et apparemment, ne semblait pas vraiment s'intéresser à elle.

─ Je pense qu'il est amoureux de toi, dit Olivia sans me regarder.