16 - 23 mai 2018

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Dean ouvrit son téléphone dès le réveil, prêt à affronter les remontrances de son petit frère. Les cinq jours de répit qu'il avait demandés à Sam étaient presque passés et il savait que son cadet ne dormirait pas sur ses deux oreilles tant et aussi longtemps qu'il ne lui avait pas fait savoir qu'il était encore vivant.

Son plan était presque entièrement peaufiné, de toute manière. À la même heure, le lendemain, si tout se passait comme prévu, Stiles et lui seraient en chemin pour le Bunker et laisseraient Beacon Hills derrière eux pour de bon.

Le chasseur composa le numéro de Sam en appréhendant la réaction de son frère à son appel. Il était complètement intolérable, avec la vie qu'ils menaient, de ne pas donner signe de vie pendant une période aussi prolongée. Dean se souvenait de sa propre inquiétude lorsque Sam disparaissait sans un mot ne serait-ce que l'espace d'une journée ou deux, surtout parce que ce n'était jamais bon signe, alors il comprendrait parfaitement la mauvaise humeur de son cadet lorsqu'il décrocherait le combiné.

-Dean ? résonna la voix inquiète de son frère à travers le téléphone. Merde, mais où est-ce que t'es ? Tout va bien ?

-Je vais bien, Sammy, répondit doucement le concerné. Je devrais être de retour dans les prochains jours, t'en fais pas pour moi.

-Tu te fous de moi, hein ? s'offusqua son interlocuteur en haussant le ton. Tu me dis pas où t'es, tu refuses d'expliquer pourquoi t'es parti, tu restes super secret sur ce que t'es en train de faire et moi je ne devrais pas m'inquiéter ? Je sais pas pourquoi tu veux rien me dire, mais ça nous a jamais aidé de se garder des secrets, alors dis-moi ce qui se passe que je vienne t'aider !

-Tu l'apprendras bien assez vite, je te gâcherai pas la surprise, sourit le chasseur. Est-ce que tu me fais confiance, petit frère ?

-De moins en moins, je dirais, grogna son cadet de l'autre côté du combiné.

-Hey, je sais ce que je fais, d'accord ? Il faut que je le fasse, c'est mon devoir. Je dois...Je dois rendre hommage à une amie de longue date et essayer de...de reprendre le temps que j'ai perdu avec elle, tu comprends ?

-Non, Dean, je comprends rien de ce que tu me racontes. C'est qui, cette amie ? Je la connais ?

-Non, tu la connais pas. Papa n'a jamais voulu que tu fasses sa connaissance.

-Quoi ? Pourquoi est-ce que tu entraînes papa dans cette histoire ?

-Je te raconterai tout quand je serai de retour au Bunker, d'accord ? J'ai une grosse journée de prévue, mais je te rappellerai quand je serai en route pour le Kansas.

Sam, qui avait vraisemblablement encore des questions à poser ou qui ne se satisfaisait pas des réponses de son aîné, voulut une fois de plus répliquer, mais Dean ne lui en laissa pas la chance. Il raccrocha le téléphone et, comme cinq jours plus tôt, le ferma et le jeta au loin pour s'assurer de ne plus être dérangé par son cadet. Il tourna ensuite la tête vers les plans d'Eichen House qu'il avait ramenés de la maison de Stiles, de même que tous les éléments liés à l'établissement psychiatrique et la boîte de souvenirs de Claudia. Il ne lui restait plus qu'à revoir les détails de sa stratégie et il pourrait enfin prendre la direction de l'asile pour y faire sortir son fils.

Le mouchard ne lui était plus d'une grande utilité depuis maintenant un bon moment. Les hommes du docteur Hopkins avaient ramené Stiles à sa chambre plusieurs heures après le retour de Dean de la demeure des Stilinski. Depuis lors, l'adolescent avait tout l'air d'être inconscient, ce qui n'était pas sans inquiéter l'aîné Winchester. La sismothérapie était une pratique archaïque et dangereuse qui avait depuis longtemps été jugée illégale par l'ordre des médecins. De nos jours, elle était surtout utilisée comme forme de torture et elle s'avérait particulièrement efficace, surtout sur un gamin innocent. Dean ne pouvait même pas imaginer la douleur et le désespoir qu'avait dû ressentir Stiles en subissant ces électrochocs.

Instinct PaternelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant