44 - 7 juin 2018

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Stiles ne savait plus exactement depuis combien de temps ils étaient enfermés dans le hangar de Chris à tergiverser en tentant de trouver le moyen parfait pour contrer les sombres desseins de Joffrey Hopkins, mais il avait l'impression que sa tête était sur le point d'exploser. Il avait chaud et ses yeux peinaient à rester ouverts, mais Dean et Chris refusaient de mettre un terme à cette séance de torture avant qu'ils n'aient ébauché un plan convenable.

Lydia s'était endormie sur ses genoux et il flattait doucement ses cheveux blond vénitien d'une main absente. Il ne voulait surtout pas réveiller sa belle, mais son TDAH rendait la chose difficile. Son besoin de bouger l'empêchait de se concentrer, et à cela s'ajoutait la fatigue accumulée au courant des dernières semaines. S'il ne bougeait pas rapidement, il risquait de s'endormir lui aussi.

Délicatement, le garçon souleva la tête de Lydia pour se relever sans la réveiller, puis il fit signe à Sam, Dean et Chris qu'il sortait un instant prendre l'air. Dean ouvrit la bouche comme s'il se fut préparé à argumenter, mais il se ravisa finalement. Qu'est-ce que Stiles pouvait bien risquer s'il restait près du hangar ? Personne ne savait où ils se trouvaient et le docteur Hopkins le croyait mort depuis qu'il avait fait exploser la puce logée dans sa tête. Tout ce que Stiles encourait en sortant seul de la cabine, c'était quelques piqûres de moustiques.

L'adolescent sortit sans faire de bruit et inspira une bonne bouffée d'air dès qu'il eut mis le pied à l'extérieur. L'air était encore lourd et humide de la veille, mais une petite brise rendait tout de même l'environnement confortable. Revigoré par le changement d'atmosphère, il entreprit alors de s'éloigner un peu pour visiter les alentours.

Le hangar était vraiment perdu au milieu de nulle part, complètement cerné par des arbres à perte de vue. Seul un petit chemin de terre sillonnant la forêt montrait la direction de la civilisation. Autrement, il était totalement impossible de deviner l'emplacement de l'entrepôt. Les mains dans les poches, Stiles s'enfonça dans les bois, profitant des dernières minutes de lumière pour explorer les alentours.

-Stiles ? Tout va bien ?

Le garçon se tourna vivement en direction de la voix qui venait tout juste de l'interpeler, surpris. Dean se tenait juste devant lui, les sourcils froncés par l'inquiétude. Comment avait-il pu ne pas l'entendre approcher ? À force de temps passé avec l'aîné Winchester, Stiles en était venu à reconnaître Dean seulement au bruit que ses bottes faisaient lorsqu'elles touchaient le sol. Il fallait dire que son père n'était pas du genre à jouer dans la subtilité.

-Rien, j'avais seulement besoin de prendre l'air pour me réveiller un peu et me dégourdir les jambes. Toi, qu'est-ce que tu fais là ? Il me semblait que tu voulais pas sortir de ce hangar avant d'avoir trouvé le plan parfait.

Dean mit du temps à répondre, et si Stiles ne l'avait pas aussi bien connu, il aurait pu croire que son père avait réfléchi avant de rétorquer à cette simple question. Pourquoi agissait-il si étrangement, tout à coup ?

-Je...Je m'inquiétais pour toi, c'est tout. T'en as drôlement bavé depuis ton internement à Eichen House et...je tenais seulement à ce que tu saches que je serai toujours là pour toi. Parce que je suis ton père.

Le garçon se surprit à sourire. Il avait rapidement compris au courant des dernières semaines que Dean n'était pas du genre à étaler ses émotions, mais il pouvait maintenant comprendre pourquoi le chasseur ne s'ouvrait pas davantage à ses proches : son discours ne faisait absolument aucun sens. Stiles et lui avaient dû avoir cette même conversation au moins une dizaine de fois depuis son sauvetage de l'hôpital psychiatrique, alors l'adolescent ne voyait pas du tout où est-ce qu'il voulait en venir avec ses propos sans queue ni tête.

Instinct PaternelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant