Instinct Paternel

21 - 7 mai 1998

* Il y a une scène un peu plus érotique dans ce chapitre, je m'excuse à l'avance pour ceux ou celles que ça pourrait mettre mal à l'aise, mais libre à vous de sauter ce chapitre au besoin ;)

Claudia aida Dean à entrer dans sa chambre de motel et à s'asseoir sur le lit. Le jeune chasseur déboutonna sa chemise en réprimant un grognement de douleur, puis la belle brune lui donna un coup de main pour retirer son vêtement. D'énormes ecchymoses marquaient ses côtes à l'endroit où elles devaient être fracturées et même le frottement de sa chemise contre sa peau lui était douloureux.

-T'es sûr que tu veux pas aller consulter ? s'inquiéta Claudia en examinant ses blessures. Parce que de ce que je vois, t'aurais vraiment besoin de l'aide d'un expert si tu veux pas passer le reste de la semaine à te tordre de douleur dans ton lit.

-J'ai connu pire que ça, souffla le châtain en se couchant avec précaution sur le matelas. Et puis...Si t'es dans le lit avec moi pour me supporter pendant que je me tords de douleur, ce sera beaucoup moins désagréable. Qui sait, ça pourrait même devenir plaisant.

Le jeune homme sourit malicieusement à la jolie brune, qui leva les yeux au ciel pour masquer son propre désir. Elle se coucha doucement aux côtés de son ami, qui l'attira contre elle en faisant bien attention à ses côtes sensibles. Claudia posa sa tête dans le creux de son épaule, ses yeux couleur d'encre rivés sur le plafond.

-Tu m'as sauvé la vie, aujourd'hui, souffla le chasseur au bout d'un long moment de silence confortable. Vous êtes arrivés juste à temps. Gerard Argent m'aurait tiré une balle dans la tête s'il n'avait pas eu peur de finir comme tous ses hommes. Tu imagines ? Ce connard aurait probablement laissé crever son propre fils aux mains de l'ennemi juste parce qu'il avait eu le malheur de le décevoir.

Le pire dans tout cela, c'était qu'au fond, Gerard n'était pas si différent de son propre père. Chris avait eu parfaitement raison lorsqu'il avait confié que leurs pères préféraient faire passer leur profession avant l'amour qu'ils portaient à leurs enfants. L'attitude du patriarche de la famille Argent à l'égard de son fils ne faisait que renforcer la crainte qu'il éprouvait à l'idée de rendre des comptes à John Winchester à propos des événements de la journée.

-Tu vois bien que t'avais raison de m'embarquer dans l'équipe ! s'exclama la jeune femme en levant la tête vers Dean, un sourire victorieux aux lèvres. J'ai assuré, tu vois ! Ça veut dire que je suis une chasseuse, maintenant ?

Dean poussa un petit rire, oubliant momentanément son père et sa journée de merde.

-J'aimerais mieux pas. Je voudrais que tu restes en un seul morceau, si possible, et chasser des monstres est loin d'être le travail le plus sûr si tu veux rester en vie, ou du moins éviter de te faire casser les côtes par un vieux psychopathe.

Claudia reprit sa position ultérieure, les yeux rivés dans ceux de Dean.

-De toute façon, je serais pas capable de faire ton job. C'est beaucoup trop stressant à mon goût. Et sanglant, aussi. T'as...T'as tué combien de personnes, au juste, depuis que t'as commencé à chasser ?

-Moi ? rigola Dean. Je te l'ai dit, je suis pas un tueur. Tout ce que j'élimine, c'est la vermine, les monstres qui s'attaquent aux humains. Techniquement, j'ai jamais pris de vies humaines.

-Ça change rien au fait qu'il faut avoir une sacrée force de caractère et une bravoure sans borne pour affronter volontairement ces monstres qui se cachent dans l'ombre.

-Ou être complètement barjo, sourit Dean. Tu sais que quand j'étais gamin, je pouvais pas arriver à m'endormir sans que ma mère m'ait raconté une histoire de H. P. Lovecraft ? Ce type écrivait des nouvelles d'horreur et de fantastique qui n'étaient pas tellement destinées à des enfants de quatre ans, et pourtant j'avais absolument besoin de ma dose de frissons avant de m'endormir. Si c'est pas être cinglé, ça...