48 - 8 août 2018

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Le ciel était sombre. Si sombre qu'il engloutissait même la lune et les étoiles. Pourtant, Dean arrivait parfaitement à voir où il marchait malgré l'obscurité ambiante et il n'avait même pas à lever la tête pour voir les astres briller de mille feux, mais il n'avait jamais fait aussi noir aux yeux du chasseur.

Il avait été convenu qu'Hopkins et lui procéderaient à l'échange sur un terrain vague à la sortie de la ville, qui se révélait être l'endroit parfait pour pratiquer leur activité illicite sans se faire remarquer. Bien entendu, il avait été ardu de convaincre le reste de l'équipe de léguer le pendentif au psychiatre contre la vie de Stiles. Le chasseur ne leur avait en fait pas vraiment laissé le choix. Il se contrefichait bien de ce qu'il était rationnel de faire en de telles situations : la vie de son fils était en danger, et s'il devait mettre la survie du monde entier en péril pour assurer sa sécurité, il le ferait en hésiter.

Chris avait finalement accepté de lui remettre le précieux pendentif en autant qu'ils trouvaient tous ensemble un moyen efficace d'infiltrer Eichen House si les choses venaient à mal tourner. Après tout, Dean se retrouvait maintenant seul et pratiquement désarmé sur un terrain vague en plein cœur de la nuit à attendre qu'un psychiatre psychopathe et son armée de préposés zélés qui convoitaient son sang damné vienne marchander la vie de son fils. Qu'est-ce qui pouvait possiblement évoluer en sa défaveur dans cette histoire ?

Les fards d'une camionnette apparurent au bout du chemin de terre qui menait jusqu'au champ. C'était Hopkins, il n'y avait aucun doute là-dessus. Le véhicule se rapprocha lentement, trop lentement, comme si sa visible nonchalance avait pour but de narguer Dean et l'anxiété qui lui nouait la gorge. Stiles se trouvait peut-être à l'arrière de cette camionnette. Il devait y être, sans quoi le chasseur risquait d'en perdre tous ses moyens et de commettre des erreurs funestes.

Enfin, la voiture s'arrêta à seulement quelques pas de lui, ses fards aveuglants toujours braqués sur lui. Dean put seulement voir la silhouette du docteur Hopkins sortir du côté passager du véhicule, aussitôt imitée par une demi-douzaine d'hommes armés jusqu'aux dents qui ne tardèrent pas à encercler l'aîné Winchester comme s'il eut été une proie à abattre. Le chasseur leva les bras en l'air pour souligner sa défaite, mais assassina Hopkins du regard pour lui montrer qu'il ne s'avouait pas vaincu malgré tout.

-Alors, Dean, tu as ce que je t'ai demandé ? demanda le docteur lorsque tous les fusils automatiques furent braqués sur le concerné.

-Je veux voir mon fils d'abord, répondit Dean d'un ton catégorique.

-Tu nous excuseras si nous n'avons pas pu transporter Stiles jusqu'ici, mais il te faut comprendre qu'il était trop risqué de l'emmener. Mais tu le verras, Dean, dès que tu auras accepté de monter avec nous dans cette camionnette.

-Tu te fous de ma gueule, Hopkins ? Tu me penses vraiment assez idiot pour croire qu'une fois entré à Eichen House, vous allez me laisser en sortir librement dès que j'aurai récupéré Stiles ?

-C'est ton choix, Dean, répliqua le psychiatre en haussant paresseusement les épaules. Tu peux monter avec nous dans cette voiture pour revoir ton fils ou bien tu peux rester ici et Stiles restera là-bas...pour toujours.

À la grande satisfaction d'Hopkins, Dean baissa la tête, muet comme une carpe. Le cercle se referma encore un peu plus sur lui sans même qu'il ose poser le moindre geste pour se défendre, et lorsque deux hommes lui empoignèrent les bras pour l'entraîner vers l'arrière de la camionnette, il se plia à leur volonté, toujours de marbre. Pourquoi faire des siennes et s'obstiner à résister à Hopkins alors que tout ce qu'il désirait, c'était revoir Stiles et l'appuyer en ces moments difficiles ?

Instinct PaternelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant