54 - 8 août 2018

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Une pluie de coups. Coups après coups après coups. C'était tout ce que Stiles parvenait à percevoir entre chacune des rafles que lui octroyait le docteur Hopkins. Le sang et les larmes embuaient sa vision, mais s'il se concentrait suffisamment, il pouvait entrevoir Dean, toujours étendu sur sa table, qui tentait sans succès de se défaire de ses liens en criant continuellement des injures à la tête du psychiatre. Stiles aurait voulu avoir la force d'ouvrir la bouche, de lui annoncer qu'il était trop tard, de toute manière, qu'il se démenait pour rien : ils avaient perdu. Ils étaient perdus.

Un coup particulièrement brutal cloua une fois de plus Stiles au sol, qui ne trouva rien de mieux à faire que ramper pour tenter de s'éloigner le plus possible de son tortionnaire. Geste complètement inutile, il le savait bien, mais ô combien instinctif. Il voulait seulement arrêter de souffrir.

Il lui semblait bien que tout n'était qu'un flot continu de douleur depuis que Scott avait été transformé en loup-garou. Il y avait d'abord eu Gerard, puis le nogitsune, Eichen House, Theo, la mort de son père, encore Eichen House, Hopkins, Hopkins, Hopkins...

-J'ai changé d'idée, Stiles, entendit-il le psychiatre grogner au moment où une main l'empoignait de nouveau par les cheveux pour le forcer à se remettre sur ses pieds. J'ai dit que ce serait plus productif de vous garder en vie, ton père et toi, mais je crois que je vais te tuer, finalement. Après tout le mal que tu m'as donné, tu mérites bien que je te rende la pareille, non ? Et puis, peut-être bien que ça va assagir ton père de te voir mourir juste sous ses yeux.

Stiles parvint miraculeusement à lever la tête pour river son regard dans celui d'Hopkins. S'il devait mourir, alors il ne voulait pas partir en lâche. Il vit donc le psychiatre sortir un pistolet de son sarreau tandis que quatre préposés entraient dans la pièce.

-Vous nous avez fait demander, monsieur ? s'enquit l'un d'eux en contemplant l'étendue des dégâts qu'avait causé l'altercation entre Stiles et le médecin.

-Je suis parvenu à reprendre la situation en main, mais pourriez-vous retirer la perfusion de Dean et vous assurez qu'il regarde bien la scène qui va suivre ?

-Je te jure que je vais te tuer, connard ! hurla le concerné tandis qu'il essayait vainement de se dégager de la poigne des quatre subordonnés d'Hopkins. Tu crois que tu sais ce que c'est que de faire souffrir les gens ? Eh bien, ce que tu sais faire, ce ne sera rien comparé à ce que je vais te faire subir et ce ne sera qu'une pâle copie de ce qu'on va te faire vivre quand tu te retrouveras dans les tréfonds de l'Enfer, fils de pute !

-Pitié, messieurs, faites taire cet idiot avant que l'envie me prenne de commettre deux meurtres aujourd'hui.

Les hommes d'Hopkins agirent sur le champ et insérèrent un morceau de tissu dans la bouche de Dean pour étouffer ses menaces, ce qui ne parvint qu'à l'enflammer encore davantage. Stiles assista à toute la scène comme s'il n'eut été qu'un simple spectateur, comme si rien de tout cela n'était réellement en train de se passer. La majeure partie de sa concentration restait néanmoins centrée sur le canon du pistolet toujours rivé sur sa tête. Était-ce vraiment comme ça qu'il allait mourir ?

Hopkins leva le bras, ce qui permis au garçon d'entrevoir les poches de son sarreau l'espace d'une seconde. L'une d'elle, qui contenait jusqu'alors l'arme à fau qui allait causer sa perte, était maintenant vide, mais l'autre poche renfermait un petit objet que Stiles connaissait très bien : la manette avec laquelle le psychiatre s'était tant amusé à le torturer en lui grillant le cerveau dans le temps où il avait toujours une puce incrustée dans la tête.

L'adolescent sentit soudain l'espoir renaître en lui, ce qui lui donna le peu d'énergie dont il avait besoin pour reprendre le contrôle de son corps. S'il devait agir, c'était maintenant ou jamais, sinon il risquait fort bien de ne plus jamais être en mesure de passer à l'action. Il devait mettre la main sur cette manette, ou alors ils étaient perdus pour de bon, cette fois.

Instinct PaternelWhere stories live. Discover now