Instinct Paternel

50 - 8 août 2018

Dean ne réalisa pas dans quel pétrin il s'était mis jusqu'à ce qu'il se retrouve sanglé à une table dans le laboratoire de Joffrey Hopkins. Il avait gardé espoir que Stiles et lui parviennent miraculeusement à s'échapper de la garde des hommes de main du psychiatre, mais il dut bientôt admettre qu'Hopkins avait très bien organisé son coup. Maintenant, leur seule chance de s'évader résidait dans le petit trombone que Stiles était parvenu à cacher à la vue des préposés.

Le truc, c'était que Stiles se trouvait dans une position tout à fait similaire à la sienne. Ils formaient tous deux une belle équipe, couchés côte à côte sur une table d'opération comme deux rats de laboratoire. Et les choses n'iraient certainement pas en s'améliorant, comme le prouvait la perfusion qui perçait maintenant la veine de leurs bras et qui guidait leur sang jusqu'à une poche suspendue à un pied à perfusion.

Hopkins avait congédié ses préposés pour qu'on le laisse seul avec ses deux prisonniers et il les observait tous deux avec malveillance, son sourire perfide étirant toujours ses minces lèvres. Si Dean en avait eu la chance, il n'aurait pas manqué de lui faire manger cette perversité, mais vue l'état dans lequel il se trouvait, il se contenta de lui servir son regard le plus noir en espérant que le psychiatre ne s'approche pas davantage de Stiles.

Le chasseur ne ressentait pas encore vraiment les effets de la transfusion sur son système, mais à voir le teint blême de son fils, il ne pouvait faire autrement que s'inquiéter. Stiles était moins grand et moins robuste que lui, ce qui signifiait qu'un même prélèvement risquait de l'affaiblir beaucoup plus que lui. S'ils voulaient toujours tenter une évasion, c'était donc le moment ou jamais, puisque Stiles ne pourrait pas se défendre convenablement avec une poche de sang de moins dans le corps.

Pour ce faire, néanmoins, Dean devait attirer l'attention d'Hopkins suffisamment longtemps pour donner le temps à Stiles de se défaire de ses sangles à l'aide du trombone. L'aîné Winchester parvint à établir un contact visuel avec l'adolescent pour tenter de lui faire comprendre ses intentions et Stiles hocha de la tête pour lui signifier qu'il était sur le coup. Il n'y avait plus de temps à perdre, maintenant.

-Vous pouvez pas drainer autant de sang à Stiles qu'à moi, vous allez finir par tuer le gamin, cracha le chasseur pour commencer à converser avec l'ennemi.

Hopkins ne tarda pas à tomber dans le panneau, puisqu'il s'avança vers la table où était sanglé Dean. Il posa la main sur son torse, comme pour le narguer de son impuissance, puis porta son attention sur la poche de sang qui se remplissait graduellement de liquide vermeil.

-Ce ne sera pas suffisant pour le tuer, rassure-toi, répondit-il au bout d'un moment. Ça l'affaiblira seulement assez jusqu'au prochain prélèvement. Ne t'en fais pas, Dean, tu ne tarderas pas non plus à ressentir les effets. Vous allez tous les deux très bien dormir la nuit prochaine.

-Et ensuite ? Qu'est-ce que vous comptez faire de nous lorsque vous aurez réveillé votre armée de morts et décimé toute la ville ?

-Bien entendu, j'aurai toujours besoin de votre sang pour garder une emprise sur le pouvoir du pendentif, mais j'imagine qu'il ne sera plus nécessaire que vous vous teniez toujours compagnie.

Dean sentit un frisson lui parcourir l'échine.

-Vous...Vous allez nous séparer ? souffla-t-il d'un ton horrifié.

-Évidemment. Pensais-tu réellement que l'on allait permettre à deux Winchester en captivité de continuer à se côtoyer pour que vous établissiez un plan d'évasion à notre insu ? Tu devrais arrêter de me prendre pour un idiot, Dean. Après tout, nous allons tous les deux devoir passer beaucoup de temps ensemble, toi et moi, à partir de maintenant. Autant t'en tenir au minimum de déception possible, tu ne trouves pas? Demande des conseils à Stiles, tiens, tant que tu le peux encore. Il est probablement le mieux placé pour savoir à quoi je m'attends pour la suite des choses.