47 - 9 septembre 1998

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Claudia en avait assez d'être malade. Au départ, elle croyait que ce devait être dû à la constante anxiété qu'elle éprouvait depuis le départ de Dean. Elle s'était délectée des nombreuses lettres de son petit-ami au courant des dernières semaines, mais chacune d'elle se faisait plus éplorée que la précédente, ce qui lui laissait croire que Dean n'avait quant à lui pas encore reçu la dizaine de missives qu'elle lui avait elle-même envoyée. Ce pouvait-il qu'un membre de l'entourage de Dean filtre son courrier pour tenter d'éloigner son beau chasseur de la Californie ? C'était ce que craignait Claudia plus que tout.

La jeune femme était retournée s'installer chez ses parents dans la semaine suivant la fuite de l'aîné Winchester et c'était depuis son retour à Beacon Hills qu'elle se levait tous les matins avec l'estomac tout retourné et une fatigue intense qui la suppliait de bien vouloir rester au lit un peu plus longtemps. Elle avait bien entendu évité d'en parler avec ses parents, qui n'auraient pas manqué pas d'accuser Dean pour ses moindres malheurs, mais l'inquiétude lui sapait un peu plus le moral à tous les jours.

La seule personne avec qui elle se sentait à l'aise de discuter de ses problèmes était Margaret. La maritorne avait toujours eu un faible pour Dean et pour leur relation, ce qui faisait d'elle une confidente de choix en ces moments difficiles. Elle s'inquiétait pour elle comme une mère de son enfant et cherchait sans cesse des solutions à ses malheurs, ce qui ne pouvait faire autrement que lui remonter le moral.

-Et si t'allais consulter ? proposa-t-elle de sa voix d'homme lorsque la belle lui avait parlé de ses malaises matinaux. C'est peut-être plus grave que tu le crois, ma chérie. D'une manière ou d'une autre, tu ne perdras rien à aller rencontrer un médecin à part un poids de moins sur tes épaules, c'est moi qui t'le dis !

La jeune femme pesa le pour et le contre de la suggestion de la propriétaire de sa pizzeria favorite et en conclut que le fait d'avoir l'avis d'un professionnel sur son état ne pouvait que la soulager de la charge qui lui comprimait le cœur depuis le départ de Dean. Ce fut ainsi qu'elle sortit en douce de chez elle un matin et entreprit de marcher jusqu'à l'hôpital.

Le temps passa à une lenteur considérable avant que l'on appelle enfin son nom dans l'interphone de la salle d'attente. Le médecin se contenta de lui faire passer un test d'urine et une prise de sang en réponse à ses inquiétudes et il la renvoya chez elle après lui avoir promis de reprendre contact dans les prochains jours pour lui faire part des résultats des différentes analyses.

Claudia oublia complètement l'existence de ces tests dans les jours qui suivirent. Elle ne savait pas s'il s'agissait d'un simple effet placebo ou bien si elle était parvenue à voir le bout de son étrange malaise, mais elle se sentait mieux et avait presque l'impression de redevenir la Claudia têtue et énergique qu'elle était lorsque Dean était toujours auprès d'elle. Peut-être est-ce que ses troubles avaient seulement été causés par une dépression passagère liée au départ de son beau Winchester, finalement.

Jamais elle n'aurait pu avoir aussi faux. Elle réalisa seulement qu'il y avait un problème lorsque, quatre jours plus tard, la secrétaire refusa obstinément de lui annoncer les résultats du test par téléphone, affirmant qu'elle pouvait seulement les entendre de la bouche de son médecin.

-Est-ce que c'est grave, docteur ? demanda-t-elle d'une voix qui peinait à cacher son appréhension lorsqu'elle osa enfin confronter le praticien.

-Tout dépend de ce que vous entendez par là, mademoiselle Rosenberg. Pour l'heure, une seule réponse de votre part pourra me satisfaire et saura peut-être répondre à vos questionnements : depuis combien de temps n'avez-vous pas eu vos menstruations ?

Ce ne fut qu'à ce moment qu'un déclic s'opéra dans la tête de Claudia. Non, c'était pratiquement impossible. Dean avait quitté sa vie depuis ce qui lui semblait être une éternité maintenant, alors ils n'avaient tout de même pas pu...

Instinct PaternelWhere stories live. Discover now