40 - 4 juin 2018

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Dean jubilait comme un enfant à Noël lorsqu'il força Gerard Argent à s'asseoir de la même manière que les subalternes du vieil homme les avaient contraints Stiles et lui à peine quelques minutes plus tôt. L'aîné Winchester, installé derrière son vieil ennemi, maintenait une pression sur les épaules d'Argent non seulement pour l'empêcher de bouger, mais également pour le menacer de sa présence. Ce psychopathe avait essayé de tuer son fils et il devait savoir que ses actes ne resteraient pas sans conséquences.

-Vous pouvez bien m'enlever mon influence et ma liberté, mais vous ne pourrez pas me forcer à parler, cracha-t-il à l'intention des quatre personnes qui l'encerclaient. Je ne vous dois absolument rien.

-Vraiment ? répliqua froidement Lydia. Parce que j'ai toutes les raisons de croire que l'on pourrait s'entraider, Gerard. Sam et moi sommes passés par votre bureau avant de nous immiscer dans votre petit jeu sadique et dépravé et on est tombés sur des choses plutôt illégales, si vous voulez mon avis. C'est comme ça que vous faites rouler vos affaires, n'est-ce pas, Gerard ? Avec votre trafic de drogue et votre blanchissement d'argent ? Je ne suis pas certaine que la police vous laisse vous en tirer facilement si ça venait à s'apprendre.

Argent grogna, mais il n'objecta pas, ce qui signifiait donc que Lydia était en bonne voie de le convaincre de les aider. C'est pour cette raison que Stiles et les Winchester lui firent signe de continuer lorsqu'elle porta sur eux un regard soucieux.

-Donnez-nous les coordonnées de Chris et la police ne saura rien de ce qu'on a vu dans votre bureau.

-Tu penses vraiment pouvoir me faire chanter, petite ? La police ne trouvera rien si elle débarque dans le coin. Je ne suis pas né de la dernière pluie, vous savez, et j'ai pu apprendre une foule de trucs pour déjouer les forces de l'ordre.

-J'imagine que j'ai omis de vous parler des photos que nous avons prises dans votre bureau et de la tonne de documents que nous avons copiés de votre ordinateur. Peu importe si vous mettez le feu à ce bâtiment ou si vous prenez la fuite la queue entre les jambes, monsieur Argent. Nous avons assez de preuves pour vous faire incriminer et les rangers du Texas ne sont pas reconnus pour laisser filer leurs criminels aussi facilement, vous devez être au courant.

Gerard assassina la rousse de ses petits yeux de serpent, mais il resta muet. Sa lèvre inférieure tremblait maintenant de haine et de dégoût, signe évident que le vieil homme ne tarderait pas à céder. Finalement, Argent sortit prudemment son téléphone de sa poche sous les regards suspicieux de ses adversaires, puis le tendit à Stiles à contrecœur.

-Je suis la seule personne qui soit en mesure de le rejoindre sur son nouveau téléphone. Vous n'avez qu'à fouiller dans ma liste de contacts, vous trouverez ce que vous cherchez.

Stiles ne prit pas la peine de répondre et fit comme le vieux chasseur le lui avait demandé. Il appuya sur le seul numéro qui s'affichait sous le nom de Chris dans la liste de contacts et mis l'appareil en mode main libre pour que tous puissent entendre leur interlocuteur à l'autre bout du fil. La sonnerie retentit trois fois, et juste alors que Stiles se préparait à raccrocher, persuadé que Chris ne répondrait pas à l'appel, une voix s'éleva à travers les haut-parleurs du combiné.

-Allô ?

C'était bien la voix de Chris, mais elle paraissait enrouée par la fatigue. Enfin, peut-être était-ce seulement l'imagination de Stiles. Après tout, cela faisait maintenant plus d'un an qu'il n'avait pas parlé à son mentor.

-Chris ? C'est...C'est Stiles.

Il y eut un moment de silence, comme si Chris était en train d'énumérer mentalement ses options. Stiles pouvait-il réellement s'être échappé d'Eichen House, ou bien était-il l'appât d'un piège visant à l'attirer jusqu'à Beacon Hills ? Peut-être aussi avait-il pris pour acquis que le garçon avait été tué après qu'ils l'aient laissé derrière un peu plus d'un an auparavant.

Instinct PaternelWhere stories live. Discover now