46 - 8 juin 2018

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Stiles eut plus de difficulté à se réveiller qu'à l'habitude. Au départ, il crut que c'était probablement dû au fait qu'il n'avait pas fait de cauchemar, mais un bourdonnement désagréable lui parvint bientôt aux oreilles, rapidement suivi d'une insupportable douleur au niveau des tempes. Ce fut seulement à ce moment que la mémoire lui revint et qu'il comprit bien malgré lui pourquoi il éprouvait tant de problèmes à ouvrir les yeux.

Comme s'il eut été frappé par la foudre, le garçon se leva d'un bond, mais il dût rapidement ralentir le rythme lorsque sa tête commença à tourner violemment. Il s'appuya contre le mur le plus proche pour reprendre son souffle, et ce ne fut que lorsqu'il parvint à retrouver complètement le fil de ses esprits qu'il sentit le matériau capitonné superposé au mur qui le maintenait. D'un second bond, il se recula vivement de la façade et sentit l'horreur lui serrer à la gorge lorsqu'il réalisa qu'il se trouvait dans son ancienne cellule.

-Non...Non, non, non...

La panique s'empara de l'adolescent comme une morsure venimeuse et il commença à arpenter la minuscule pièce de long en large comme un possédé dans l'espoir d'y trouver un élément qui aurait pu lui échapper lors de sa dernière incarcération, ce qui se révéla bien inutile. Il connaissait cette cellule par cœur et absolument rien ne pouvait lui permettre d'en sortir sans aide extérieure.

Au moins, pensa-t-il en baissant les yeux sur ses mains, on ne l'avait pas affublé de cette ignoble camisole de force, ce qui signifiait qu'il pourrait essayer de forcer sa sortie lorsque le temps serait venu. Au fond de lui, néanmoins, Stiles savait parfaitement qu'il n'avait aucune chance de s'enfuir d'Eichen House par lui-même. C'était déjà un miracle que Dean ait pu l'en faire sortir la première fois et le docteur Hopkins ne prendrait plus le risque de le perdre de nouveau, ce qui signifiait qu'il serait plus surveillé que jamais auparavant.

Comme pour appuyer son hypothèse, l'adolescent entendit à ce moment précis un déclic en provenance de la porte, signe que l'on venait de la déverrouiller. Le docteur Hopkins entra dans la cellule sans même lui accorder un regard, les yeux rivés sur un document qu'il tenait entre les mains. Cette situation sembla horriblement familière à Stiles, qui se sentit retomber dans le cauchemar qu'il avait dû endurer pendant plus d'un an, avant son évasion. C'était à croire que jamais il ne pourrait échapper à Hopkins.

-T'as fait une erreur en me ramenant ici, salaud, cracha le garçon pour tenter de masquer à quel point il avait peur. Mes amis vont venir me chercher, et ensuite je vais personnellement m'occuper de ton cas.

-Oh, mais je compte bien sur le fait que tes amis viennent te chercher, répondit le psychiatre d'une voix absente sans jamais lever les yeux de son cahier de notes. Comme ça, au lieu d'avoir seulement un damné sous la main, j'en aurai trois.

Alors Hopkins savait. Même si cela semblait improbable, Stiles misait toujours sur le fait que le docteur ne savait toujours pas comment contrôler les morts-vivants liés au pendentif, mais cette allusion aux âmes damnées des Winchester prouvait une bonne fois pour toutes que Hopkins ne devait pas être sous-estimé. Il avait une longueur d'avance sur eux, si bien que si Sam, Dean, Chris et Lydia ne trouvaient pas rapidement une solution pour l'arrêter, ce psychopathe risquait fort bien de se retrouver sous peu avec trois damnés et un pendentif super puissant entre les mains.

-À quoi est-ce que trois damnés pourraient bien te servir sans collier, espèce d'idiot ? grogna Stiles pour tenter d'en apprendre davantage sur les intentions du psychiatre.

Pour la première fois depuis son entrée dans la cellule, Joffrey Hopkins riva ses petits yeux de vipère dans ceux de Stiles et le sourire mesquin qui se dessina sur ses lèvres donna froid dans le dos à l'adolescent. Mais que préparait-il ?

Instinct PaternelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant