this is me trying || Amour Sucré

épisode sept

GINNY

– Ginny !

Je retire l'un de mes écouteurs en soupirant silencieusement avant de me tourner vers Ken dont les larmes maculent le visage.

– Je te cherchaiiiiiis !

– Qu'est-ce qu'il y a ? je demande en fronçant les sourcils. Ambre t'as encore embêté ?

– N-Non, mais je voulais absolument te dire au revoir avant de partir..

– Comment ça "avant de partir" ?

– J'ai raconté à mon père ce qui s'était passé avec Ambre et les deux autres filles, et il a dit que c'était inadmissible que son fils se fasse maltraiter de la sorte par des donzelles.

– Donzelles ? je répète.

Finalement, mon père inscrit aux abonnés absents n'est pas si terrible que ça...

– Il a ajouté qu'il me retirait de ce lycée immédiatement et qu'il ferait de moi un homme pour laver sa honte au plus vite.

Wow...

La culpabilité s'empare immédiatement de moi. J'ai été particulièrement méchante avec lui, à tout faire pour l'éviter et le repousser, peut-être aurais-je dû lui laisser une chance après tout... Ce n'est pas un mauvais garçon.

– Mais il fait quoi dans la vie ? Il te change de lycée ?

– Il est militaire, il est revenu de mission exprès pour s'occuper de moi. Je dois y aller, il m'attend. Tiens, dit-il en me tendant une peluche. C'est pour toi. Et tu ne m'oublie pas, d'accord ?! Je reviendrai !

Avant que je n'ai le temps de dire un mot, il disparaît de mon champ de vision.

Je baisse les yeux sur le petit ours en peluche portant un t-shirt avec un cœur dessus. C'est à la fois bizarre et adorable.

– Beurk, c'est quoi ce truc ?

– Un cadeau de Ken, je réponds distraitement, préférant ne pas aborder le sujet le sujet avec Octavia qui, de toute façon, trouvera toujours quelque chose à redire.

– Va vraiment falloir qu'il te lâche ce type.

– Il a quitté le lycée, j'explique. Son père l'a envoyé dans une espèce de camp militaire.

– Génial, marmonne ma meilleure amie. En plus d'avoir le droit à un relooking complet, il va se ramener en mode masculiniste !

J'ai beau aimer Octavia de tout mon cœur, parfois elle est vraiment difficile à vivre. Depuis que nous sommes arrivées dans ce lycée, il y a maintenant deux semaines, elle ne cesse de critiquer tout le monde à tout bout de champ. Personne n'obtient grâce à ses yeux, à part peut-être le délégué mais je pense surtout que c'est parce qu'il l'aide à rattraper son retard en cours.

La sonnerie retentit et les couloirs se vident. Bientôt, nous ne sommes plus que toutes les deux dans le couloir. Octavia joue avec la bague qui orne son majeur droit et je remarque enfin à quel point son teint est pâle. De nous deux, c'est moi le vampire qui tire la tronche toute la journée, et pourtant aujourd'hui elle semble bien décidée à me concurrencer.

– Qu'est-ce qu'il y a ? je demande.

– Mon père a reçu ça ce matin, dit-elle en me tendant une enveloppe. C'est une lettre de son avocat.

Je la prends et l'ouvre et immédiatement, je m'en veux immédiatement d'avoir osé la critiquer. Bien sûr qu'elle est invivable, mais elle a d'excellentes raisons de l'être.