épisode cinquante-quatre

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CASTIEL

Je prends une bouffée de ma clope et lâche une grande expiration. Malheureusement, une voix coupe cet instant de paix :

– TOI !!!

Je me mets à sourire malgré moi en entendant la colère émaner de la voix de ma petite souris préférée.

– Salut rayon de soleil, je réplique avec un sourire narquois.

Ginny s'arrête devant moi, les poings serrés sur sa taille, un air qui se veut dur mais qui lui fait plus ressembler à la fée Clochette qu'autre chose.

– Tu vas arranger ça IMMÉDIATEMENT !

J'ai toujours eu un faible pour les filles comme elles : timides et gentilles. En général, ce sont celles qui retiennent le plus de rage en elles, et la voir sortir de ses gongs m'amuse carrément.

– Arranger quoi ?

– Tu le sais très bien ! lance-t-elle. Ma meilleure amie est en train de pleurer dans les bras de son autre meilleure amie alors que ce foutu délégué joue au con, à cause de toi et tes conneries !

Et en plus elle n'aime pas ce débile de délégué, ça c'est vraiment le comble !

– Et pourquoi je ferais ça ? je réplique. J'y suis pour rien s'il est jaloux !

– Tu savais très bien ce que tu faisais ! Tu savais que ça foutrait la merde entre eux ! Déjà qu'ils sont pas dégourdis, si en plus t'en rajoute une couche, on est pas sorti !

Pour le coup, elle a totalement raison. Ils sont absolument ridicules à se tourner autour en prétendant qu'il ne se passe rien. Je me demande bien ce qu'il se passe dans leur tête pour qu'ils réagissent comme ça.

– Alors, je lance avec un sourire un coin. C'est tout ce que ça te fait de savoir que j'ai embrassé ta meilleure amie ?

Ginny perd immédiatement de sa superbe et mon sourire s'agrandit. La faire perdre ses moyens est sûrement ce que je sais faire de mieux. Et ce que je préfère. Au départ, ce n'était qu'un vulgaire passe-temps, ça me changeait de ce quotidien morne qu'était le lycée Sweet Amoris. Mais maintenant, je reconnais volontiers que je me suis attaché à cette fille. Elle ne montre sa véritable nature que dans trois situations : quand sa meilleure amie est en danger, quand elle est dans un état de stress élevé et quand elle se retrouve face à Debrah. Et je dois bien admettre que quand elle se révèle ainsi, elle est diablement sexy. Alors je fais tout pour révéler ce caractère.

– Ça ne me fait rien du tout, dit-elle finalement, bien moins convaincante qu'elle ne le voudrait.

Je me mets à sourire malgré moi, ressentant un étrange sentiment de fierté en sachant qu'elle puisse être jalouse.

Mais je me reprends :

– Tu sais que ça voulait rien dire ?

Elle lève les yeux au ciel, me faisant bien comprendre que ma remarque était stupide et cette expression me pousserait presque à la pousser dans ses retranchements.

– S'il-te-plaît... murmure-t-elle.

– C'est bon ! je craque. J'y vais mais laisse moi terminer ma clope, tu veux ?

– Merci, souffle-t-elle. Il est...

– Je sais où va se cacher Nath quand ça va pas merci, je la coupe.

Nous restons là à nous observer en chien de faïence un moment avant qu'elle ne fasse demi-tour et fuit la cour.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ces deux filles ont éjecté ce lycée de son centre de gravité. Plus rien n'est comme avant, il n'y a pas un moment où l'on peut souffler. Entre celle qui essaie de ne pas s'attirer d'ennuis et qui s'en attire malgré tout et celle qui essaie de tout arranger et empire les choses, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on ne s'ennuie pas avec elles. Je ne sais pas comment il est possible d'être aussi doué pour s'attirer des ennuis !

this is me trying || Amour SucréWhere stories live. Discover now